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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/863

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san DEPÉCHES DIPLOMATIQUES en mesme temps. Bien ay-je eu un extreme regret quand j’ay sceu par ‘ le s' de Beau, lequel je n’ay plus tost veu que le cinquiesme de ce mois, que la royne d’Angleterre avoit prins la peine de venir à Port- Semue 1, sur l’opinion qu'elle a eue de trouver Fentreprinse com- mencée, m’imputant de n’avoir satisfaict à la promesse que je luy avois Faicte pour ce regard. J’ay esté toute ma vie, je suis trop jaloux de tenir ma parole à l’endroict de toutes personnes, pour y vou- loir manquer à une princesse à laquelle je me recognois tant obligé et que j’estime sur tout ce qui est en ce monde, comme j’en ay assez de subject et d’occasion ; et quand e luy auray promis quelque chose qui despendra de moy, j’y satisferay, quand iliroit de ma vie et de tout ce que j’ay en ce monde ; mais je la supplie n’interpreter à p1 o~ messes absolues les deliberations faictes sur les allaires .dont l’exe - cution consiste en moyens qui despendent d’aultruy, et où les acci- dens qui surviennent peuvent faire changement ; car en ce cas, si Ton n’en suit pas les resolutions prinses, c'est un conseil necessaire ` et non un changement de volonté qui doivent estre imputez à l’aulte. Je ne me suis pourtant departy de la resolution laicte par l’advis general de la dicte dame de Yentreprise de Rouen, et n’y a rien de changé de ma part que le terme que e' n'en ay peu precisement suivre, en ayant au surplus tousjours la mesme intention. ~ Bien vous diray—je’que l'estat ou les choses se sont trouvées, à mon arrivée par deçà, a fait juger, par l'advis de tous les princes et aultres seigneurs et principaux cappitaines estans avec moy, que le premier œuvre à quoy j’avois à m’employer estoit à em pescher, s’il estoit pos sible, que les forces papalles, et aultres qui estoient assemblées en , Lorraine, ne se joiguissent avec le prince de Parme, ou, ne les pou- vant abattre separement, tascher de leur empescher à tous ensemble l’entrée en ce Royaulme ; car feust que Dieu m’en donnast la victoire, ou' que au moins je les peusse repousser, c’estoit tirer un grand avan- tage, en toutes mes affaires, du temps que joy employeray, et particu- lierement rendre Yentreprise de Rouen plus asseurée ; sur quoy je vous ‘ Portsmouth. . i