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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/862

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DE HENRI i r, - 833 chemens qui luy sontsurvenus ez Pays-Bas, _ il pouvoit estre prest d’entrer dans ce Royaulme vers la lin ~du mois passé, et s’y prepa-_ roit), ils n’avoient 'deliberé de passer oultre, et s’en fussent plus tost retournez, si je ne me fusse trouvé pardeçà, dontle prejudice que en eussent receu mes affaires est si apparent, qu’il n’est’besoing de pareilles raisons pour le faire croire, et mesmes pour le desseing du siege de Rouen ; car si je m’y feusse trouvé engagé`, privédu renfort de la dicte armée, tant s’en fault que j’eusse peu poursuivre llentre- prise, les ennemys ayans les forcesprestes qu’ils ont maintenant, qu’il m’eustfallu reduire à une bienfoible defensive, trés dangereuse a la condition de mes dicts affaires, au `temps où nous sommes, que la plus part des hommes suivent plus tost la reputation et la fortune que le debvoir. Je scay aussy combien m’importe de me conserver famitié et le secours de la royne d’Angleterre, madame ma bonne sœur : sy, je ne la mets en comparaison avec nulle aultre, car rien ne m’est ` plus cher ny en plus grande estime et considération. Mais s’estant rencontré en mesme temps l’arrivée de ses forces et de celles d?Alle- maigne ez deux frontieres et contrées sy eloignées l’une de l’aultre, ce qu’il n’a tenu` à moy ny a aulcune provision que j’aye'peu donner, qu’il n’ay|: esté disposé en differentes saisons, et plus advance,-de ' sorte que, en estant advenu aultrement, il n'y a rien de ma faulte, jlestime, aprés avoir deliberé de ce que j’avois à faire et qu’il enst esté _ jugé que ma venue par deçà estoit necessaire, que je ne defaillis cependant en rien de llaultre costé, y envoyant, comme j’ay fait, mon cousin le mareschal de Biron avec le gros de mon armée, veu qu’il pouvoit sullire avec les forces de la dicte dame, pour les entreprises qui sont à faire, avant que estre à celle de Rouen, des moindres villes prochaines, qu’il faut necessairement attacquer les premieres, et sans laprise desquelles le siege de Rouen seroit moins asseurë que aultre chose, quand je y eusse esté en personne, ny aultre que moy, faire satisfaction àce qui s’olfroit du costé de delà; de sorte que i le departement que _j’ay faict ai esté le seul remede que _j'ay peu donner à deux occurrences si diverses, 'qu’il a esté besoing pourveoir LETTRES DE HENRI IV Ill.