Voila ce dont ils font semence et fondement pour faire naistre ou-
' . i bastir un nouveau protecteur. Je ne sçay qui pourroit estre cestuye-la
' qui avt tant exposé sa vie aux dangers,'son labeur et ses biens, pour ;
t me priver de cest oflice-, à present confus avec ma dignité', et lors-
A que j’ay plus de moyen de le rendre plus illustre. et plus asseuré pour
euxque jamais, De dire que c'est pour doubte que je veuille changer
de religion, j’ay persiste, graces Dieu, constamment jusqu'à ceste J
heure ; mais chascun sçait les brouilleries. et diflicultez que jlay eues
à mon advenement, et que j’ay encores, combien de personnes fa-
- rouclies j’ay eu à apprivoiser, enleur ostant de la fantaisie que je ne
taschois qu’à m’establir, pour puis aprés renverser leur dicte religion, j
_ la peine que j’ay eu de retenir la pluspart? de nos Suisses et beaucoup
de la noblesse, ` qui menaçoient- de prendre party avec la Ligue, à
_regagner le peuple, presque partout seduict et desvoyé par les sedi—
tieux sermons des prescheurs. Ce non obstant, au milieu de ces tra-
vaux, et au plus fort de mes affaires, une bonnepartie des nostres
m’a laissé ; et quelque prièreou remonstrance dont jlaye usé, ils ont
.voulu retourner chez eux 5. Jane lesay point pourtant oubliez, les
aimant tous, autant que je feis jamais ; mais comme j’avois promis
de ne pourveoir aux charges d’aulcunes’personnes de la Religion de
six mois, il a esté bien raisonnable de communiquer et conferer plus
ordinairement avec ceux que j’ay trouvez establis qulavec les autres
_ qui nïavoient aucuneadministration, joinct leur lidelité et affection, `
pour laquelle je ne pouvois moins que les continuer., î "
. I Quant à la paix, et la condition en laquelle on se plainct estre
pirement traicté que fon nleust esté du vivant du feu Roy, -avec
aultres mescontentemens que llon se forge, vous sçavés, Mons' du
Plessis, que ma resolution estoit, il y a deux mois, d’aller à Tours,
. pour, avec mon conseilj et ma court de Parlement, pourveoirà toutes J
ces choses, età tous moyens de rendre mes subjects, d’une et d’autre
_ ° a Pour ceulx qui s’en allerent, dit le tentant de dire qu’il y en eut autant ou `
duc d'Angoulême, j’en laisse le contrôlle plus de ceux de la religion pretenduë re-
entric les plumes des historiens, me con- formée que de catholiques. ¤ (Mém.p.5li2.)
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