DE `HENBI IV. 253 n'aye mis le pays en repos, ainsy que j’espere tiairekmoyennant l’aide de Dieu, qui m’a si heureusement assisté jusqu’icy que [attends encore de sa divine bonté les mesmes succés dont il luy a pleu de benir mes travaux pour la restauration de cest Estat. Je fais compte aussy de trouver à Lyon les ambassadeurs que la seigneurie de Venise m’a depeschez pour me congratuler sur la prospérité de mes allaires : et pour ce que c’est la premiere legation qui est sortye d’Italie depuis — mon advenement à ceste Couronne 1, je vous en ay bien voulu advertir , pour le faire [entendre] où besoing sera, esperant qu’elle sera suivye de beaucoup d'aultres, et que doresnavant je n’auray plus Sa Saincteté si contraire, ayant eu advis que Sa dicte Saincteté est plus inclinée ~à me donner Pabsolution qu’Elle n’a esté par le passé. Vous avés entendu parler du siege que le duc de Savoye a mis devant Briqueras et de la prinse de ceste place, et ne doubte pas que ceulx qui me sont peu allectionnez à la Porte du Grand Seigneur n’en publient la perte en deflaveur de mes allaires ; mais si l’on con- sidere qu’elle n’a esté defendue que par un simple gentilhomme ; que l’on a consommé plus de 7,000 coups de canon et perdu li ou 5,000 hommes, sans compter le temps, Yargent et la ruine'; combien ` il m’est facile de m'en revancher ài la honte et dommage du duc de Savoye, je mlasseure que l’on ne fera grand compte de ceste perte, et que l’on diminueradu credit que les Espagnols voudroient donner à Yexploit, [suivant] qu’ils ont accoustumé d’enller les voiles de leur arro- _ gance de la moindre apparence de bon succés qui leur puisse arriver. ` Pay eu advis de la prise du siege de Comaran, qui a soustenu trois as- saults, et de celui de Cavise, que l’on dict aussy que Papa s’est rendu, et aultres particularitez a l’avantage de Sa Haultesse ; de quoy je desire . que vous vous rejouissiés avec le Grand Seigneur, de ma part,‘ et me l Dès 1589 Henri IV avait recu en au- près de son successeur. Une ambassade dience solennelle à Tours les amhassa— partant exprès d’Italie pour se rendre au- deurs de Venise ; mais c`étaient ceux qui près de Henri IV était _une manifestation avaient été envoyés à Henri III, et dont la plus considérable. seigneurie avait continué la mission au-
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