Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/282

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que j’accom, moderay bien mes aiÉf’aires’ave’c son dictifrere et ma ville de Thoulouse sans luy. Mais je ne m’en puis pas promettre autant de celle_ de Rome, y estant .si traversé, que _j’ay besoin d’y estre assisté et " secouru de tous mes amys et serviteurs. Je veulën croire qu’il me contentera en ce desir, en obeissarît à mon commandement, et que le dict p — porteur letrouverra-encoreslà, ou le rencontrera si à propos par les chemins, qu’il auraxnioye1i’ile"l’efl’ectuer ; chose que j’ay fort a coeur, ~ vp pour les considerations susdictes et plusieurs- aultres qui importent ’ V à mon service, que vous pouvés mieulx juger.;, Partant, jevous envoie la dicte lettre signée de moy. et contresignée du secretaire d’Estat, ` allin que vous la luy faciés tenir où il sera, si d’adventure ce dict porteur, qui est à luy, ne’le-rencontroit par le chemin 1, comme. vous . sçavés qu’il’peu1; advenir, encores qu’il m’ayt escript quîil prendroit le Q plus droict, allin de recepvoir plus .seurement"mes çommandemens.

2 A vous dire la verité, le voyage du dict cardinal m’est un peu suspect ai ceste saison ; tant pour les affaires de Thoulouse, où sa presence fortifliera les partisans de sa maison, que pour avoir entendu qu’il a presté l’ oreille à une ouverture d’une nouvelle ligue contre- moy, qui luy a esté proposée de la part du duc de Savoye, en laquelle l’on ena meslé encores dautres de mon Royaume, que je ne puis croire toutesfois s’oublier tant que d’y entrer ; mais vous sçavés qu’il fault prendre garde à tout en ce temps. Tant y a que son partement de Rome et sa venue par deç’ne me plaisent aucunement. Je n'ay pas voulu toutesfois luy faire paroistre autrement que vous verrés par ma dicte lettre, aflin de ne l'effaroucher, ayant trouvé celle qu’il m’a escripte pleine de protestations de sa soumission, asseurances de son affection et fidelité, que j’ay estimé estre plus à propos de le menager que de le desesperer, joint que jeîpuis avoir esté trompé

C'est ce qui explique comment cette lettre au cardinal de Joyeuse nous est parvenue en double original, dans le manuscrit de M. l'abbé Caron, et par le duplicata de M. Villemain, comme nous venons d’en faire mention ci-dessus.

Ce second alinéa paraît avoir dû être écrit en chiffres.