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LETTRES MISSIVES


cy devant’le prince de Valaquie ayant esté destitué de ses estats, et _ s'estant adressé à nous pour implorer nostre ayde envers Vostre Haul- tesse, pour la restitution d’iceux, nous aurions, prenant compassion de sa calamité, tres volontiers embrassé, de Luy en faire tres affec- tionnée priere et requeste en sa faveur, et mande a nostre ambassa- deur, lors residantà sa Porte, de luy en faire instance de nostre part. En quoy s’estant employé, Votre Hanltesse atn~oit eu, en nostre contemplation, cest office si agreable, qu’enIin elle auroit concedé au i dict prince son restalalissement en ses dicts estats, soubs la confiance qu’elle auroit prinse en sa Hdelité. Neantmoins quelque temps aprés, \ les ennemys de sa prospérité n’estans, pour les choses passées, as- souvys de haine qu’ils avoient conceu contre luy, auroient de nouveau suscité plusieurs faulses calomnies sur divers pretextes, pour le faire precipiter à desespoir de meriter la bonne grace de Vostre Haultesse, à quoy estant persuadé d’y adjouxter quelque creance, pour les divers advis qui luy en estoient donnez par personnes supposées, se trouva par conséquent reduict en grande perplexité. Toutesfois, pour n’y violer la fidelité qu’il avoit à Vostre Haultesse, preferant son honneur _ et dehvoir à toute aultre consideration, il se resolut prendre et re- chercher la voie de -sa justiüication, et se humilier à ses pieds, comme son esclave tres fidele et affectionne. Ce qifayant esté cogneu de ses dicts ennemys, se resolurent lors, pour fempescher, d’attenter à sa personne et le faire mourir ; dont les indices et les preuves qu’il en eut furent si evidentes, que meu de quelque fragilité humaine, il entra en doubte de sa vie et de son salut, et n’avoit peu, pour ces considerations, se presenter comme il en avoit intention. Ce qu’estant aussy sincerement represente à Vostre Haultesse, comme nous sommes informez que la chose est ainsy passée, nous ne faisons doubte qulelle ne trouve la cause du dict prince autant ` pleine de justice que digne de pitié et de commiseration. Au moyen de quoy, tout ainsy qu’il luy a desjà pleu cy-devant de recevo'ir nos requestes qui luy avoient esté faictes en faveur de sa restitution, pour agreanies, nous la supplions derechef tres affectueusement nous gra-