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LETTRES MISSIVES


une lettre que le s' de Miossens m’a eseripte, que il l'a faict s’excusant que ils avoient esté pris et employez ailleurs ; ce que je ne veulx croire que vous ayés souflert, puisque je ne l’ay commandé ny permis, de sorte que e veulxque le_dict recepveur nfen responde, comme je vous prie luy dire, et que, s’il fault d’acquitter la dicte assignation, isa per- sonne et son bien la payeront au double. Car j’ay besoin de la dicte compagnie, estant en mon armée, ou jeifeusse desjà, sans la fiebvre qui m’a surpris, laquelle m’a duré sept jours entiers avec un eresipele, dont j’ay esté fort travaillé, et suis demeuré assez foible ; mais je com- mence à me renforcer, estant, graces à Dieu, bien net dela dicte liebvre et de tout aultre mal, de sorte que je fais estat de partir d’icy samedy et me rendre en mon armée le plustost qu’il_me sera possible. ll en est tout besoin ; celle de mes ennemys, conduicte par leiconnesg table de Castille‘, estant arrivée en la comté de Bourgogne, menaçant mes villes du duché. Touteslois le s' de Senecey n’a laissé de venir devers moy avec les habitans de celle d’Auxonne, pour me jurer obeissance, et espere que ma presence au dict pays en esbranlera bien d’aultres : de façon, mon Cousin, que je n’ay besoing que d’estre un peu secouru ‘de moyens, pour payer mes armées et pousser la bonne fortune qu’il plaist à Dieu me continuer. . A _ Je vous prie doncques m’y seconder avec vostre accoustumee afl’ec— tion ; et e adjousteray encores icy, pour la vous aecroistre, que _i’ay de nouveau esté asseuré de la part du Pape, qu’il me donnera sa bene- diction si tost que le s' du Perron sera arrive auprés de luy, estant tres mal content du peu de compte que le roy d’Hespaigne a faict des conseils que il luy avoit envoyez par son nepveu pour la guerre de Hongrie, pour laquelle il ne s’est gueres esmeu, tant il est acharné contre nous. Sur cela Sa Saincteté a faict sortir de Home deux jesuistes du college de ceste ville, qui y estoient allez pour crier contre moy, ' Don Fernand de Velasco, connétable de Thou, était encore plus distingué par de Castille et gouverneur du Milanais. son habileté dans le métier des armes que . « Chef d’une maison illustre et la plus par l'éclat de sa naissance et par ses ri- riche de toute l'Espagne, ce seigneur, dit cbesses. » (Livre CXH.) .