Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/404

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ceulx qui en ont ouy la lecture. Vous sçavés la charge que je vous en ay donnée, à laquelle je ne puis et ne veux rien adjouster, conformement à icelle. .I’ay dict au prevost Oudineau ma volonté, non sur toutes les demandes que vous m’escrivés, pour ce que je n’eusse jamais pensé qu’il vous en eust esté faict de semblables, mais sur une partie dont vous m’avés donné advis par le Verger, mon porte-manteau. Si j’en ay refusé moins beaucoup de la moitié, il n’est rien survenu depuis, graces à Dieu, pour m’esmouvoir ‘à .accorder le tout. Rompés doncques, si le duc de Mayenne persiste en telles demandes, et me revenés trouver, ayant faict cognoistre à Dieu et au monde que j’ay plus faict que je ne debvois pour ramener le dict duc de Mayenne `à son debvoir, et mettre la paix en mon Royaume., Car,, comme_j’ay dict à_Oudineau, telles demandes ine sont trop suspectes, et me font croire que le dict duc de Mayenne veult demeurer chef de party, pour avoir moyen de remuer encores quand il voudra. Et c’est ce que je ne veux point en 1non Royaume, et que j’espere, avecque l’ayd_e de Dieu’, empescher plus aisement que e niay reconquis ceque la rebel- lion rn’avoit soubslevé, à cette `heure que le masque est levé et que tout ce qui se fera desormais seraguerre d’Estat_, et qu’il fault estre François ou Espagnol. Toutesfois je trouve bon que vous faictes tant, s’il est possible, que le dict duc de Mayenne m’envoye ses depputez et ses dernieres intentions par’escript2,’ soit avecques vous ou aprés vous, remettant cela et les moyens que vous y debvéstenir à tvostre prudence et sage conduicte, pour prier Dieu qu’il vous ayt, Mess", en sa saincte et digne garde. Escript au camp devant ’Pesmes, ce jeudy xx° _]u1llet, à dix heures du matin.

HENRY.

RozÉ

Ligue, de puissance à puissance, ainsi qu’il aurait pu faire avant l'entrée du Roi dans Paris. Les rôles étaient trop changés, depuis lors, pour qu’il pût conserver une telle attitude. La tentative dont il est fait mention dans cette lettre fut probablement la dernière.

Ces mots en chiffres ont été déchiffrés à la réception de la lettre, et écrits en interligne.