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LETTRES MISSIVES

- toutes mes villes qui sont sur la frontiere, qu’elles commençoient à rechercher asseurance de mes ennemys, et faisoient difficulté de recevoir les gens de guerre qu’on leur offroit pour leur conservation. Mon armée se feust aussy incontinent dissipée ; mais mon arrivée a asseuréiet ramené les esprits des habitaus des dictes villes à leur deb- voir ; et ceulx de mon armée se voyans fortifliez de ma presence, des forces que j’ay amenées avec moy, et de celles qui me doibvent joindre dans peu de jours, ont changé leur resolution, et ne partiront de mon armée que je n’aye faict quelque effect qui puisse reparer partie des pertes que j’ay faictes sur ceste frontiere : à quoy je suis resolu, et pour cest effect je passeray demain la riviere de Somme avec mon armée, pour aller droict ou s_era cellede mes ennemys ; esperant que Dieu me fera la grace, comme par sa bonté il a tousjours faict, que je feray cognoistre à mes ennemys la justice de mes armes et la volonté que j’ay de conserver et delfendre mes subjects de leur oppression. J’ay beaucoup de regret, mon Cousin, qu’en telles occasions je ne suis assisté de vostre presence, par laquelle je serois soulagé, et mes affaires en recevront beaucoup d’advancement : qui me faict vous prier . de terminer au plus tost que vous pourrés les aflaires pour lesquelles, vous estes demeuré par dela, mesmes ce que vous avés commencé de i traicter avec mon cousin le duc dllilspernon, dont je desire d’estre incontinent esclaircy et vous voir prési de moy. J’attends les deux ` _ mil lansquenetz qu’amene le s' de Sancy, et pareil nombre de Hollan- dois, lesquels m’envoyent mess’° les Estats, qui sont descendus à Calais dés le sixiesme de ce mois. Les dictes forces estans prés de moy, mes Suisses et les gens de pied demon armée arrivez, _ j’espere avoir moven d’entreprendre. sur mes ennemys ; qui ne sera sans vous faire . part de ce qui se passera de deçà, vous priant aussy me tenir adverty ' des occurences de delà : et sur ce, je prie Dieu, mon Cousin, vou_s avoir en sa saincte garde. Escript à `Chaulnes, le x1j° jour d’octob1‘è 1595. a _ HENRY. ~ j roman.