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LETTRES MISSIVES

, leur empire estant fort affoibly de gens de guerre, comme de repu- tation ; soit aussy par faulte de resolution : partant il s'en fautbien esclaircir, car si festois bien asseuré que ce Seigneur Hst cela, je n’en— tendrois à aulcun accord avec le dict roy dllîispagne, auquel jlay moyen et volonté de faire la guerre aussy forte que jamais, si je suis seconde ; J et vous diray qu’il s’olfre des occasions ola travailler à bon escient ' en Italie et mesmes au royaume de Naples. Mais il fauldroit que je feusse assisté, pour ce faire, de dix ou douze galleresf pour y trans- porter les gens de guerre françois que fon m’y demande, et qui sont necessaires pour cest effect. Voyés si vous pouvés obtenir ce service d’eux. J’aurois besoing seulement du corps d’icelles galleresavec la chiourme, parce que jamais les chrestiens ne recepvroient leurs gens en Italie ny au dict royaume de Naples. Je m'olJligerois de les leur payer ou rendre dedans la Hu de l'année, et.le1u en donnerois toutes les seuretez necessaires. Les mesmes galeres me serviroient aussy à . recouvrer ma ville de— Marseille et empescher que ces traictres ne la vendent aux Espagnols, comme aultrement il me sera tres difficile de faire ; et fault sur cela que vous leur faciès considerer et apprehender la consequence de la perte d’icelle, tant pour eux que pour moy, telle que vous la cognoistrés. Aussy dit—on que le dict roy d'Espagne offre six cens mille escus aux dicts traistres pour y estre recogneu ; en quoy je suis en un merveilleux soucy. Je n’ignore les difficultez que vous 'avés d’obtenir ce service ; toutefois force m’est de le faire tenter, et faut pour les y disposer plus tost (car, comme vous dictes, ils ne font rien pour leur voisin, que pour crainte et potu leur profict) que vous leur faites peur de mon accord avec le dict roy d’Espagne, et mesmes leur offrir part en la conqueste du dict royaume de Naplesl, leur re- monstrant’qu’il n'y a plus que moy qui fais la guerre au dict roy d’Es- pagne et s’oppose à la grandeur de sa maison ; conjoincte en toute façon avec le roy d’Ongrie, duquel le roy d’Espagne envoye aussy le ' Ce membre de phrase, ainsi que la pa moderne que celle du ms. Moumerqué. renthèse auîdessususontsupprimés dans la Au reste on devine aisément le motif du copie de Fontette, qui paraît un peu plus retranchement dela dernière partie. i