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LETTRES MISSIVES

, . A gagées au dict lieu, ce seroit me retrancher le secours pour lequel je les ay requises, qui est de pren pouvoir servir en m on, armée_.= En . somme, ne veoy nul, profit ny utilité en ce desseing ; ce qu’estant mis en consideration à la dicte dame, je crois qu’elle ne vouldra per-' sister- en ceste opinion. Aussy je sçay qu’elle n’est procedée de son V mouvement, ny d’aulcun des seigneursde son conseil, mais de per- sonnes qui ont des imaginations particulieres du tout nuisibles à mes _ affaires, desquelles m’ayant _la dicte dame faict cognoistre par tant de _ bons effects qu’elle desire la prosperité, je ne puis penser que elle, me voyant prest de recueillir le fruict de tant de travaux passez-, et me mettre en estat d’estre plus utile à la seureté de ses affaires et de son service que je n’ay peu estre _jusqu°à present, elle me veuille aban- donner, seachant mesme, comme elle faict, les efforts que les Espa- gnols preparent pour m’empescher ce bien ; ce que ne pouvant plus _ _ guere fonder sur la bonne volonté que le peuple a eu cy devant envers i eux, qui, sa voit presque entierement changée, _la partie sera d’autant moins forte contre moy et fesperance plus grande de mon costé dans une brefve et qbeureuse isseue, avec l’assistance de la dicte dame, s’il luy plaist me la continuer, comme vous l’en supplierés de ma part, et y les moyens que je pourray avoir, ainsy que je luy ay faict entendre et à vous pareillement. Si elle monstroit de scavoir mauvais gré au dict Edmond de nlavoir suivy precisement ce qui luy estoit com- ` mande, vous luy dires à quelle condition il a sursis, par finsistance que je luy en ayfaicte, ne pensant pas que les raisons susdictes ne la . peussent mouvoir à prendre aultre eonseil, et le commandement que neantmoins je vous ay donné et au s’ de Cbastte, au cas qu’elle per- sisteroiten la susdicte opinion, comme de faict si elle veut, _ _j’entends que vous faciès incontinent la depesche au s' de Chastte, conforme à son intention, luy faisant neantmoins cognoistre que, en cefaisant, ` elle mœlaissera en necessite de penser et pourveoir à la seureté de mes affaires par tous les moyens que je pourray, et que ce ne sera sans beaucoup de regret, si c’est à telles conditions que je ne puisse ' estre autant utile à ses dietes affaires que _j’eniay la volonté, par les