_ DE HENRI IV. I. 623 de nostre noblesse, que nous avons souvent esprouvéeaux foccasions qui se sont presentées. _, Estans nos forces occupées au dict siege de la F ere, par je ne sçais quel malheur, nostre ennemy s’est advantagéde deux villes frontieres ; I ne s’estant trouvées si bien munies et fortihées comme il eust esté be-- soing°; ayant estéla fortiii cation des places de nostre province de Picardie par trop négligée durant la longue paix dont elle a jouy, à quoy aussy, depuisnostre advenement ai la Couronne, nous n'avons peu pourveoir, pour avoir esté occupez ailleurs, lorsque la pluspart du dict pays ne nous avoit recogneu. Ces ennuis ne peuvent estonner les cœurs gene- ‘ reux de nostre noblesse, estans ces pertes advenues contre toute rai- son humaine, et non par valeur qui se puisse remarquer en nos ennemys. Il fault maintenant ue nous resveillons tous en nos cœurs l’ancienne . (l - vertu françoise ; que nostre noblesse se resolve avec nous de ne des- _ pouiller jamais les armes-, que nous n’ayons-eu raison denos ennemys, ` ce qui semble n’estre point dillicile, si avecq la vale1n de nostre no- blesse, Yecclesiastique aide l’Estat de ce qui est de sa vocation et de ses moyensget si nous sommes assistez de DOS bonnes villes et plat pays selon les moyens que chacun en aura, qui seront trop mieulx I employez au payement d’une armée qui siopposera courageusement à celledes dicts Es a nols, ue —si, ar ce default, l’ennem nc trouvant il P Y point de forces à la campagne qui resistassent aux siennes, s’en farsoit le maistre, ravageoit le plat pays =et saccageoit les villes comme bon luy sembleroit. Succedans a ceste'Couronne, ainsy que chacun sait, nous y avons trouvé une extresme pauvreté. On ne peut dire que nous ayons jamais consenty, ny que nostre nature soit d’approuver que les revenus - du Bo aume soient mal mesna ez et em lo ez en des euses volontai- É Y P ’ De Thou prétend que la ville d’Ardres être ici son jugemenbsuspect de quelque avait encore un approvisionnement consi- partialité. Toutefois un fait incontestable, dérable lorsqu’elle se rendit aux Espa- c’est que Belin iut mis en jugement à la _ gnols. événement qn'il attribue’unique- suite de la reddition de cette place. De ment à la lâcheté du comte de Belin. Thou assure qu’ilne dut son acquittement ' L’insistance extraordinaire qu’il met à lle- qu`à la faveur. i trir la conduite de ce seigneur rend peut- ‘ . _
Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/641
Apparence