Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/736

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` DE HENRI IV. a 715 1.597.,-=—2»1 mns. .- I, Crig. — B. N. Fonds Béthune, Ms. 9044, fol. 60. Cop. —Suppl. fr. Ms. 10094*. i . . [Au coNNÉrAeL1z.] p Mon Cousin,. Je vous `renvoye, Main-ville, “par lequel ay receu les lettres que vous m’aviés escrîptes, comme j~’ay faict la precedente`. Je sçay en verité que vous faictes tout ce que vous pouvés avec mes bons ' serviteurs pour me secourir. Je fais aussy ce que je puis par deçà pour relever nos affaires, tombées parla faulte d’aultres que de moy, et fault que nous prenions tous courage et facions, comme l’on dict, de necessite vertu. Nos ennemys ont desnecessitez aussv bien que nous, et sans ee dernier malheur ils seroient peut-estre plus empes- ' chez que nous. Ils sont foibles d’hommes ; encores une partie de leurs Espaignols leur est inutile, parce qu’ils sont mutinez et ne peuvent estre renforcez de trois ou quatre mois. C'est pourquoy il fault que nous facions un effort dedans ce temps-la qui contraigne la Fortune de tourner son- bon visage de nostre costé, s’ilî est possible, a-[fin de pouvoir avec honneur prendre tels conseils q-ue nous jugerons estre à propos pour le salut de l’Estat ; car tous ceulx qui se prennent par necessite engendrent plustost un- mespris qui ils ne proufîictent au pu= bl-ic. Il fault, pour ce faire, que chacun donne son travail, ses gaiges et ses pensions au public, comme je suis prest à faire de mon costé. Partant, advisés par delà à ordonner de toutes choses comme vous jugerés estre a faire, pour me secourir en la necessite presente, trou- vant par advance fargent qu’il nous fault pour soustenir ce fardeau durant ces quatre mois, allin d’empescher nostre cheute entiere ; car il est certain que si dedans ce temps-la nous ne faisons quelque effect qui remette sus nos affaires, nous perirons honteusement. Je sçay, mon Cousin, que vous le cognoisses et apprehendés avec ceulx de mon. conseilaussy bien que moy et davantage ; que vousffaictes tous ensemble ce que vous pouvés pour remedier à ce malheurpz aussyje ' 90. ‘