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‘ ANNEE l 5 9 8. * i '
1598. — 3 Jxnvmn.
Cop. — Biblioth. de M. Monmerqué, Ms. intitulé Lettres à Fambassadeur du Levant.
[A M. DE BREVES.]
Mons' de Breves, J’ay faict response, le Ille du mois passé, à vos
lettres du xx° jour d’octobre. Depuis _i’ay receu celles du m° et v° de
— novembre, et 11'ay eu aulcune nouvelle de celuy que vous m’avés
escript que le Grand Seigneur a deliberé d’envoyer devers moy ; mais
j’ay eu loisir d’entendre la resolution qu’il a prise d’armer à bon
escient par mer et par terre ceste armée, car_ j’espere qu’elle humi—
liera nostre ennemy, principalement s’il y veut employer son armée
du costé d’Aflrique et d’Espagne, ou toutes choses sont disposées à
soulevations et troubles ; et ne faut point doubter qu’il n’en sorte des
esclats de consequence, comparoissant par delà la dicte armée, qui
favorise les dictes soulevations ; et puisque le dict Grand Seigneur a
choisy Assain-Bascha pour son premier visir, je veux esperer que les
aliaires de son empire seront mieux gouvernez que devant, estant
personnage doué de vertus et qualitez ; par vostre derniere lettre. Vous
aves bien fait de l’avoir visité, et luy avés faict le present accoustumé.
Je vous envoye une lettre que je luy escris, par laquelle je me resjouis
avec luy de sa promotion, et luy recommande Yobservance de hos
traictez. J’escris aussy en Provence pour faire porter des toiles à faire
voiles, comme ils demandent, et seray tres ayse de les assister en ce
qui se presentera, pourveu qu’ils en facent le mesme en mon endroict.
Les ministres du roy d'Espagne me recherchent de paix plus chau-
dementlque jamais ; en quoy je me comporteray selon le comporte-
ment de mes alliez, et que je cognoistray estre à propos pour le bien
de mon service. L’on m’a escript d’Ongrie que l’Empereur est entré
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