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LETTRES MISSIVES
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parce que vous avés jugé le debvoir faire ainsy po1.u mon service et la raison. Pour cela le dict la Corbiniere se vouloit acheminer par delà, d’autant que ayant proposé et faict employer le dict Poisblanc en la dicte charge, il estime estre aulcunement responsable de ses actions, et partant estre tenu de deliendre son innocence ou reparer ses faultes. Mais sa presence icy m’estant encore necessaire, je n’ay pas trouve bon q u’il list encore le voyage, comme je luy permettray qu’il face dedans peu de, jours ; mais je luy ay dict que je vous recommanderay la justice de ce faict, non pour faire prejudice à mes aiiaires, car je nientends pas qu’il soit faict, mais pour empesclier qu’il luy soit taict injustice. (Test donc ce que je vous recommande sur ce subject, mon Cousin ; au reste, je vous prie faire distribuer du pain aux gens de pied des regimens qui ont esté entretenus jusqu’à present des deniers des Estats generaulx des Provinces Unies des Pays—Bas, aflin qu'ils ayent moyen de subsister et vivre en attendant que j'aye pourveu à leur payement par une sorte ou aultre. Je vous diray qu’il vaut mieux employer l’argent destiné au payement des regimens qui ne sont entrez en garnison, lesquels depuis vostre arrivée par delà ont tenu les champs, nonobstant vos commandemens, et faire fournir du pain aux aultres, que de le reserver pour ceulx—là, si vous ne pouvés trouver aulcun moyen d’y donner ordre ; ear il importe à mon service que les dicts regimens soient tenus en pied, sur les ' occasions qui se presentent par dela. Partant, je vous prie d’y pour- veoir, et vous aurés bientost de mes nouvelles sur ce faict. Quant aux plainctes de vostre compagnie de gens d’armes et de celles de cl1evaulx— legers d’Esplandian, je suis tres asseuré que vous avés autant d'envie de les faire reparer que moy—mesme : de sorte que si je puis recouvrer les informations que l’on m’a dict que l’0n me representeroit, je les vous envoyeray, aflin que vous en ordonniés ; mais le principal est, pour ceste beure, que vous les retiriés auprés de vous, tant pour vous ser- vir que pour en delivrer la campagne, comme je vous prie de faire. _ Pour quand nous serons ensemble, nous parlerons du licentiement de la compagnie du dict Esplandian. Pour celle du marquis de Tresnel,