Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/993

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DE HENRI IV. t 9 971 adverty de vos negociations ; car les dernieres lettres que _j’ay receues de vous sont du x11i1°, par lesquelles vous nfasseurés que vous me de- pescheriés le samedy d’aprés, qui estoit le XV1l1°, lC courrier la Fontaine avec la resolution entiere de nostre traicte, auquel il semloloit par vostre lettre qu’il ne devoit plus y avoir de difficulte ; mesme vous me donniés esperance que le delay de trois mois que _i’ay demande pour donner loisir aux Anglois et Hollandois d'entrer en ce traicté seroit- accordé. Toutesfois, non-seul ement le dict la Fontaine n’est pas encore arrivé ; mais je n’ay receu un seul mot d’advis de l’occasion de son retardement, ny de l'estat de vostre dicte negociation ; sur cela les Anglois et Hol- ., landois qui estoient icy s’en sont retournez tres mal satisfaicts de moy :_ ceulx-là pour croire que _i’ay faict et arresté mon accord sans eux, ‘ ayant appris par la depesche interceptée tombée entre leurs mains, de laquelle je vous ay donné advis, que vous estiés entre en matiere des le 1nois de fevrier plus avant qu’ils ne slestoient promis ; et de ceulx—cy pour s’estre trouvez trompez de l’estat qu'ils avoient faict de me porter a la guerre quand ils m’auroient represente leurs raisons et faict offre de leurs forces et moyens. Tant y a qu’il ne m’a esté possible de les retenir plus long-temps, vous ayant faict advertir particulie- rement par le s' de Villeroy à quels termes ien suis demeuré avec eux i à leur partement. Partant, je ne vous en feray redicte, mais je vous diray que depuis je `me suis trouvé merveilleusement empesché à resouldre ce que je doibs faire des forces que j'ay icy sur les bras ; l car s’il faut continuer la guerre, il faut que ien dispose aultrement ' que si iavois la paix. Cependant mon peuple est mangé, mes deniers sont consommez, je perds le temps, et l’ennemy fortilie Blavet à furie ; _i’olfense mes confederez et perds le crcdict de toute part, sans les, aultres incommoditez et desavantages que m’apporte mie telle incer- titude, de laquelle je crois que vous nlestes pas moins desplaisant que t moy—mesme. Mais ce n’est pas des difficultez et longueurs avec les- quelles ceux auxquels vous avés à faire vous entretiennent que je me _ plains ; c’est de quoy vous me laissés si long-temps ignorant de ce que, . vous faictes et des termes ou vous en estes avec eulx. C’est donc I2'). .