lesquels je leur ay promis de ne ratifier l'accord que pourroient faire
mes ambassadeurs entre cy et là, suivant le commandement que je
leur avois faict ; dont ils ont faict contenance de n’estre encore contens ;
car, mon Cousin, ils eussent bien voulu par leurs dilations et remises
me faire perdre lloccasion qui se presente de pacilier mon Royaulme,
pour laire tousjours leurs aflaires. à mes despens, gaudir et profiter
de mes travaux. Mais je n’ay pas esté conseillé de les croire., Quant
aux aultres, bien qu’ils ayent esté tres marrys de la resolution que
jlay prinse, comme ceulx sur lesquels tombera principalement tout
le faix de .la guerre, touteslois ils n’en ont faict tant de bruit et de
plainctes que les aultres ; de sorte que, encores qu’ils ne m’ayent laissé
aulcune esperance de pouvoir persuader par mon exemple et mes
raisons leurs superieurs à se moderer et changer d’advis, toutesliois
j’ay opinion que envoyant devers eux ce ne sera inutilement ; de sorte
que je fais estat d’y renvoyer le s" de Buzanval, qui a acquis plus de
creance envers eulx que aultre que feusse peu y depescber. Car, à
vous parler librement, je serois tres ayse pouvoir rendre mes amys
jouissans du mesme repos que je prends pour moy, tant pour leur
propre bien que pour celuy de toute la Chrestienté, à laquelle ceulx
qui sont cause de la reprinse de Javarin ont faict un signalé service ;
et suis bien aise que les François y ayent eu si bonne part, que les
nostres ont apprins tous les advis qui m’en ont esté envoyez, mesme
ceulx que vous m’avés faict tenir avec vostre lettre du xxv_]° du passé.
Mon Cousin, j’ay adverty les s" de Bellievre et de Sillery du des-
part des dicts ambassadeurs et de ima derniere volonté sur ce qu’ils
traictent, de sorte que fespere qu’ils y mettront lin le plus tost qu’ils
pourront, dont ils vous advertiront. Je fais compte aussy de m’appro-
cher de vous dedans ce mois, pour faciliter et conclure toutes choses ;
et comme il ne lault en tel cas s’asseurer que de ce que l’on tient en
la main, je ne laisse pas pour cela de renvoyer par delà une partie
des forces que _i’ay amenées dans ce pays, faisant partir au_iourd’huy
des environs de Fresnes, ou est encore mon armée, les dix-huict com—
_ pagnies du regiment de Navarre et les onze de celuy de Piedmont,
Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/996
Apparence
Cette page n’a pas encore été corrigée
974
LETTRES MISSIVES