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LETTRES MISSIVES


j’ay faict celluy-cy. Jlay aultrefois faict le soldat ; onuen a parlé, i et n’en ay pas fait semblant. Je suis Roy maintenant et parle en Roy. Je veulx estre obeî. A la verité les gens de justice sont mon bras droict, mais si la gangrenne se met au bras droict, il fault que le gauche le coupe. Quand mes regimens ne me servent pas, je les ‘casseQ Que gaigneréswous quand vous ne me verifierés mon dict edictP_Aussy bien sera-t—il passé ; les predicateurs ont beau crier, comme a faict le frere de m' de"Sillery"’, à qui jeveuxparler en ceste compagnie. Sar ce ayant appellé ll!. de Sillery, lay dit :` I Je vous avois bien advertv qu’on m’avoit faict plainctes de vostre frere, et vous 'avois c'onimandé ;de fadmonester que fust sage. J’avois creuau commencement que ce n'estoit rien, de ce que l’on disoit qu’il avoit presché contre~' l’edict, parce qu'il ne s’en trouvoit point de preuve ; mais il est bien vray pourtant ; et enfin il prescha à Sainct— André, ou mon procureur general l'a oy prescher seditieuseinent contre le dict edi_ct.’Cel'a m’a estéreveslé comme il falloit ; On le veult _ excuser, qu’il est emporté du zele et sans desseing. Mais soit par oc- casion ou aultreinent c`ést'toutesfois mali, et le zele inconsideré me- A rite punition. i . " - . Ceste plainclejinie, Sa Majesté se retourna vers les gens cle son Parle ment et lear dit ., i `_ i Il n’y en a pas un d’entre vous qui ne me trouve bon, quand il a affaire de moy, et n'y en a pas un qui nien ayt affaire une fois fan ; et toutesfois à moy qui vous suis si bon vous m’estes si mauvais! Si les aultres parlemens, pour ne m’avoir_ assisté à ma volonté, ont esté cause que ceulx de la Religion ont demandé choses nouvelles, je ne _ veulx pas que soyés cause dlaultres nouveautez par unrefus. L’an mil cinq cent quatrewingt quinze, quand je vous envoyay une declara- 3 Jean Brulart, quatrième filside Pierre famille le fit passer en Italie, voyant qu'il ` Brulart et de Marie Cauchon, était capu- continuait, malgre tout, ses prédicatioiis cin.'M. de Sillery était son frère' aîné ; sa séditieuses. _