Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/124

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106 C i LETTRES MISSIVES « ' — asseure que vous ne pouviés vous employer en chose que je prise tant que ià me servir en celle-cy auprés de Sa Saincteté de tout vostre pou- voir, et à m’advertir lidelement de tout ce que je doibs faire pour cest effect ; m’ayant pleu et agréé sur toutes choses la souvenance que Sa Saincteté vous a faict paroistre avoirdes offres que je luy feis. pour le faict de Ferrare, alors quechascun balançoit entre la crainte `et le desir d’ass_ister etservir le Saint Siege et Sa_dicte Saincteté en ` ceste occasion. Cela m_e fera supporter avec moins de regret la perte - que j'ay faicte de Yaffection que la maison d’Este portoit à ceste Cou- ronne., i ' Vous avés dit vray à Sa Saincteté quandvous l’avés asseurée que les choses alloient prosperanti en mon Royaume pour le faict de la religion, car j’y recognois tous les jours quelque amendement, par la grace et bonté de Die11. Et tant s’en fault que l’edict qui a esténa- guere publié opere au contraire, que _i’espere qu’il en arrivera tout autrement, par le soing que j’auray d’user d’icelluy ; lequel paroistra d’autant plus grand qu’il ne faisoit auparavant, que iauray par la pu- blication du dict edict plus de liberté et dispense d’en user autrement. ` Mais comme la faction que la poursuicte d’icelluy maintenoit sera renversée, e serayaussy moins obligé, parla considération du bien de mon service et du repos de mon Estat, de favoriser et contenter ceulx qui l’avoient esmeue. Vousentendrés le reste du s' de Sillery, vous priant, mon Cousin, de continuera respondre à Sa dicte Saincteté de ma droicte et sincere intention au faiet de la dicte religion, et vous me ferés service tres agreable, comme m’ont esté les bons offices que vous_m’avés faicts, tant envers le cardinal Aldobrandin que les autres cardinaulx qui vous ont visitéet que avés depuis veus, ~ estimant qu’ils ne me peuvent estre- que tres utile, estant bien resolu —de renvoyer par delà les 'cardinaulx de Givryfet de Sourdis, le demiersi tost qu’il aura receu son bonnet.- Et quant à llautre, je vais envoyer `devers luy pour le presser de partir et sçavoir ce que je puis faire pour faciliter son voyage, suivant la priere que m’en a faict faire le dict `cardinal Aldobrandin ; vous remerciant de tout mon cœur, mon Cousin, du