Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/319

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29li LETTRES MISSIVES I sejour a Lyon, sera plus à propos que en un aultre lieu ; car vous seres près de moy pour me joindre et me venir~trouver quand il sera besoing et que vostre sante le vous permettra. Depuis la prise de Conflans, de - laquelle je vous `ay donne advis', j'ay passé la riviere et m’en suis venu log’er icy pour forcer cestaultre passagequi n’est de moindre impor- tance que celuy du dict Conflans. La placeest. assise en forte assiette ; toutesfois estant commandée, jespere qu’estant nostre canon en batte- ' rie, comme il pourra estre-dans cinq ou sixjours, que nous enraurons A ` hon compte. Le chevalierde Montmorency, vostre fils, quil’a'veue, vous pourra dire quelle elle est. Au resteiestant adverty q.ue le duc de Savoye faict toutes sortes de diligence pour assembler des forces, _i’ay delibere aussy de mé renforcer, et principalement de gens de pied, car c’est ce qui est le plus necessaireien ce pays—cy. (Test pourquoy jlay commande au dict chevalier de remettre sus le regiment qu’il a cy- devant commande en mon pays de Languedoc, compose de cinq en- seignes ; mais au lieu qu’elles n’estoient remplies que de cent -hommes chacu_ne, je veulx qu’elles le soyent de deux cens, pour faire mille hommes, lesquels je me promets qu’il` levera facilement, mesmes estant favorisé de vostre nom, ` comme je vous prie de l’en assister. Je luy ay baille cinq commissions en blanc pour les remplir des cappi-_ taines qu’il jugera plus propres pour me. servir, dont _i’ay voulu luy . confier le choix, à la Charge" aussy qu’il lefera par votre advis et commandement. Donc à ceste cause, je vous prie, mon Cousin, ‘ llassister. .l’ay ordonne luy estre baille deux cens escus pour la levee de chacune compagnie, et sy luy ay- promis qu’ayant passe le pont S"-Esprit je luy feray delivrer cent escuz encores pour enseigne, oultre deux `cens escuz que je luy ay donnez pour les frais de son voyage ; vous asseurant que si jleusse peu` mieulx faire pour luy, tres volontiers je l’eusse faict, pour vostre consideration, mon Cousin, et aussy pour ce que fespere qu’il me servira tres bien. ll fault,-oultre . cela, que vous 'luy ordonnies un lieu ou deux en mon dict pays de Languedoc, auxquels il puisse assembler les dictes compagnies. Par tant vous en feres au dict pays les depesches que vous jugcrés neces-