Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/375

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350 i. LETTRES MTSSIVES veux faire cognoistre l’estime que je fais de ceux qui vous ressemblent en qualite,'vertu et valeur, etvous tesmoigner ma bonte,‘en vous conviant de traicter avec moy dlune chose qui ne me peut fuir avec le temps, soit que la guerre continue ou que la paix se face. Car si vostre i duc n’a peu secourir le chasteau de Montmeillan, auquel, par la capi- tulation, j’avois accordé un mois de temps pour luy_ donner loisir de le faire, comment pourra—t-il maintenant vous delivrer de la neces- site en —laquelle vous estes reduict, ayant à combattre la saison, la longueur et incommodite des chemins ; les advantages que l'occupa- tion du pays.et despassages des- rivieres m’a donnez sur luy, avec mon armee qui n’est pas moins puissante ny bien conduicte que la sienne P "Voila quant —à lafguerre. Pour le regard de la paix, du bruit et de l’es- perance de laquelle le dict duc console et entretient ceux qui le —servent, ce n’est pas une œuvreiqui se puisse faire en peu de jours. Peut-estre auries-vousatteint l’extremite de vos vivresj devant qu’elle soit esbauchee. .l’ay demande raison au dict duc de plusieurs preten- i tions bien fondées, que la Couronne de France a sur ses pays, qui ne seront pasvuidées assez tost pour vous tirer de peine. Davantage quand bien je me contenterois de traicter seulement du marquisat de Saluces, le dict duc ollre desjà de me laisser la Bresse avec vostre _place, pour partie de recompense d’iceluy, de sorte qu’il ne tiendra plus qu°à moy qu’elle ne demeure inienne, soit par la guerre, soit par la paixi, i. Quoy estant,— vous amendm—éS'gra¤d_smcni—v<>Su e condition, si dés i ` a present vous voules traicter avec moy et me contenter, car je vous donneray occasion de vous louer de ma bonté. Vous aves laict jusque present ce qu’un gentilhomme d’honneur i et de courage pouvoit faire pour deflendre et conserver ceste place, ayant,-en ce devoir, surpasse tous les autres en pareille charge, que j’ay attaquez. Nul n’est oblige à faire l’impossible : c’est la necessite _ des vivres et des autres choses qui v, ous'deliaillent, qui vous donne la loy, avec le peu d'apparence qu’il y a maintenant d’esperer que vous soyés secouru. Besolves-vous donc de faire ce que vous ne pouvés