Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/447

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[122 -` LETTRES MISSIVES _ mon Royaume est en paix, encores qu’elle ayt esté souvent admonestée et requise de ce faire, ax toutes les occasions qui se sont presentées, comme ont esté les autres, qui n’y ont pas manqué. Elle est gouver- née aussy par des magistrats de petite estelle, lesquels sont en pos- session d’abuser de fauctorité de leurs charges et de mal faire. C'est la seule ville de ce Royaume qui a refusé l’entrée ai la propre personne de son Roy, comme vous sçavés qnfelle lit au feu Roy : tellement que j’estime que Dieula permis qu’elle soit tombée en ceste faulte, allin qu’elle reçoive par mes mains la punition des precedentes avec celle- cy, et, qu’elle serve d’exemple auxautres et de memoire à la posterité : _ , vous asseurant que je suis tout resolu de n’y rien obmettre_ a faire de . ce qui sera necessaire pour la ranger au point dé son devoir ; neant— _ moins par les voiesde la justice usitées en semblables cas, assistée et fortifiée comme elle doit estre. C’est une ville foible et hargneuse, que `il faut brider de façon qu’elle ne puisse jamais plus regimber contre son prince et faire mal. Je parle d’y aller en personne, siqje cognois qu’il soit besoin que je le<facei Cependant, j’a_v permis à mon cousin le duc d’Elbeuf d’aller devant pour recognoistre leurs volon- 4 tez, et leur representer mon juste courroux. Je m’y conduiray selon sa response, dont je vous donneray avis. — Celuy que vous m'avés donné des fortifications que les Espagnols . ont faictes en leur frontiere ne se rapporte pas aux alarmes que l’on V nous en avoit données, dont jesuis tres—aise§ et veritablement je croy j que le roy d’Espagne aautantdienvie et de besoin de vivre en paix avec nous, que nous avec luy. Quant à fentreprise de Metz, nous ve- rilions bien qu’elle‘a esté, de longue main, pratiquée par le conte de Mansfelt`, gouverneur du duché de Luxembourg, pour le service des archiducs. Mais nous ne sommes pas encores bien esclaircys et asseu- rez s’ils llont centinuée depuisla paix. Mais jespere que nous y ver- rons plus clair en poursuivant les_ procedures commencées contre les prisonniers. Je me resjouis d’une chose, _c’est que je ne trouve pas que les liabitans soient si coupables que l’on estimoit. Mais, mon Cousin, je suis tres-mal content de la dilliculté que font ceux de vostre