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LETTRES MISSIVES


arrivent en -vos mains souvent hors de temps ; dontdie suis marry, et suis encore plus desireux-d’y pourveoir. Mais je ne le puis faire pour ceste année. J’ay appris, ipar votre lettre du Vll1°_ de 1nay, en quel estat estoient lors les affaires _de ce Seigneur, de quoy je ne vois pas que les Chrestiens puissent beaucoup profiter, estans divisez et regys comme ils sont. Le roy d'Espagne, assisté du Pape et des autres princes d’ltalie, reservé la seigneurie de Venise, assemble jusques a soixante- dix galeres pour slopposer acelles du_Sigale, ou executerquelque autre entreprise en llempire du Grand 'SeigneurL Ils ont a—ussy envoyé un grand secours dliommes à l'archiduc F erdinand ; et toutesfois l’Em- pereur se monstre plus disposé à la paix que prepare à continuer la guerre. Par tant, si les forces de ce Seigneur ne s’eschauf}`ent davan- tage, il ne se fera pas grands exploits ceste année, ayant faict dire _ aux ambassadeurs du sophy de Perse, `venant en ceste Europe, que je n’aurois agreable qu’ils vinssent vers moy, comme ils ont faict ve1 s les autres, pour les rechercher de faire la guerre à ce Seigneur, avec . lequel je suis en amitié, et desire m’y maintenir. De Rome ils ont pris le chemin d’Espagne, et mlont envoyé la lettre que vous trouveras avec lapresente, de laquelle je n’en ay entendu le contenu, par faulte i dlinterprete 1. Vous mé ferés sçavoir ce qulelle contient ; et si vous ju- gés qu’il soit necessaire pour mon service d’en faire entendre quelque i chose ai ce Seigneur, faictes-le. Vous ne leur devés bailler la dicte lettre, car ils pourroient slen vanter et prévaloir, au pre_iudice de ma reputation ; tellement qu’il suffira de leur faire cognoistre que je nlay voulu participer à Tintelligence des autres. Car je suis d’advis que vous ne leur en disiés pas tant, si vous cognoissiés clairement q_ue cela puisse servir ames affaires. J e vous. envoie des doubles des lettres de ce Seigneur et d’lbraïm—Bassa, que j'ay receues par le medecin marseil- lais, de l’arrivée duquel je vous ay donné advis par mes precedentes, i et des responses dont je l’ay chargé, 'aflin que vous saicliiés tout ce que j'ay traicté avec luy. Je luy ay faict donner mille escuz. Il n1°a pro- ' Ceci prouve combien l'étude des langues orientales était alors incomplète en France ;