i —
l00l. —— 13 Août'. - lI“‘°.` Orig. — B. N. Fonds Béthune, Ms. 9070, fol. 86. Cop. — Suppl. fr. Ms. 1009.2. T [AU CONNÉTABLE.] Mon Cousin, .I'ay reccu vos deux depesclies des XXIXE du passé et premier de cestuy—cy, et veu par les premieres les grandes plainctes que vous avés receues des catholiques, et principalement des eccle- siastiques, des excès et violences qui leur sont faictes par ceux de la religion pretendue reformée, estimant entre aultres que ce soit ceulx de la ville de Nismes qui se veulent approprier dune partie de leur recolte pour fournir à Tentretenement de leurs ministres, continuant la longue possession qu’ils en ont cy-devant faict durant les troubles. A cela, si vous estiés auprés de moy, je n'y pourveoirois que par _ vostre advis ; à plus Forte raison vous retrouvant maintenant sur les lieux, et pouvant mieux juger du remede, je m’en remettray du tout à vous, vous priant de 'l’y apporter tel que vous cognoistrés estre necessaire ; comme il ne se pouvoit mieulx commencer que en appellant, ainsy que je vois, les consuls de la dicte ville de Nismes, pour leur en faire une bonne reprimande. Car c’est a la verité à eulx d’en respondre, parce qu’il ne peut sortir de la dicte ville des gens armez, quîilsne saicbent quels ils sont et à quel eliect ils sont sortys ; et estime que c’est à eulx à qui l’on s’en doibt adres- ser pour representer les aucteurs et executeurs de telles violences, desquels, s’ils peuvent estre apprebendez, il faudroit en faire une bonne et exemplaire justice pour en desaccoustumer, aprés, les aultres. J’ay advisé den escrire aux consuls de la dicte ville la’lettre que je vous envoye, que vous leur ferés tenir, vous priant, s’il est possible, ' de faire attrapper quelques uns de ces fourrageurs et boutte—feux, et faire si bien accompagner vostre prevost, qu’il ne puisse estre ` empesché d’en faire la capture et jugement.