Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/476

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DE HENIII IV. 451 .l’ay veu par vostre aultre d.erniere, comme vousavés receu les commissions des estats que je vous ay cy-devant envoyées et la reso- lution que vous faictes d'advancer la tenue d’iceulx, afiin que cela ne retarde point vostre acheminement de deçà, et que, vous n’y soyés au temps que vous miavés promis ; dontje suis bien aise et vous prie `d’en demourer tousjours en ce bon propos ; car nostre separation commence à devenir trop longue et ennuyeuse. Il y a desja quatre ou cinq jours que _i’ay commence icy. à prendre des eaux de Pougues, dont je ne me suis aulcunement desbauché, et espere, avec l’advis de mes medecins, qtfelles me prohteront et que je m’en porteray beau- coup mieux. Je ne me contraincts poinct pour cela de discontinuer mes exercices ordinaires, de jouer à la pauline et d’aller a la chasse, et recognoisque cela aide plus à l’efl’ect desdictes eaux, qu’il n’y nuit. Je croy que je continueray de les prendre encore cinq ou six jours. Ce sera à ce mesme temps que iinira le huictiesme mois de la gros- sesse de la Royne ma lemme, et que nous serons en liberté de la transporter à Fontainebleau pour y faire ses couches, ou j’espere que vous arriverés assez à temps pour vous resjouir, sur le lieu, du Iruict qu’il plaira à Dieu nous en donner. J e vous mandois par mes dernieres comme nous estions en grande expectation dessus deux sieges qui se font en Flandres. Nous sommes maintenant esclairez de celuy de Bem- bergues, que le prince Maurice a prinsi par composition ; et est a pre- sumer que celuy d’Ostande, que faict l’archiduc, luy en deviendra plus diflicile et incertain, et que le dict prince Maurice y amenera tout ce q qu’il avoit devant le dict Bembergues, ou qu’il assiegera quelque aultre place pour faire une diversion ; n’estant pas ceulx de la dicte ‘ ville d’Ostande Fort pressez, parce qu’ils tiennent encore toutle dehors _ et y peuvent mettre tant de gens qu’il leur plaist, la royne d’Angleterre y ayant envoyé de sa part trois mille Anglois. De sorte que le mieux qui en puisse advenir au dict archiduc est que ce sera un siege fort long et de grande despense, aprés lequel il sera mal aisé qu’il puisse entreprendre de tout le reste de ceste année. Nous n’avons d?ailleurs aulcunes aultres nouvelles dé consequ.ence. Sur ce, je prie Dieu, mon 57.