Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/485

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

(160 - LETTBES MISSIVES ` qu’il pourra se presenter occasion de lemployer ; et estime qu’il suflira que vous faciès apporter vingt ou vingt cinq mil escuz, oultre les fort jeune comme avocat au barreau de Mayenne avait confié le jeune comte de Dijon, il f’ut pris pour conseil par les Etats Sommerive son fils. Ce fut aussi lui qu'il de Bourgogne, et il exerçait assez d'in— chargea, en 1591, d'aller sonder les in- fluence, en 1572, lorsque arriva l’ordre du tentions de Philippe ll, sur le roi à élire. massacre des protestants, pour décider Au retour, les preuves que le président le lieutenantgénéral de la province à un donna des vues tout intéressées du roi sursis, grâce auquel le contre-ordre, en- d’Espagne préparèrent Mayenne à la sou- voyé de Paris, parvintà temps. Jeannin de- `mission qu’il eflectua trois ans plus tard. vintensuite chef` de la chancellerie de Bour- Jeannin se retira alors dans sa province. gogne, conseiller, puis président à mortier d’où Henri IV le tira presque aussitôt pour au parlement de Dijon. Député aux États se _l’attacl1er particulièrement et en être ' de Blois, il y porta la parole au nom du aussi fidèlement servi que l’avait été _le tiers état. Ses relations avec le duc de chef de la Ligue. La charge de pro- Mayenne, gouverneur de Bourgogne, lui mier président au parlement de _Bour- acquirent toute la contiance de ce prince, gogne étant vacante, D le Boi, en fit don dont il devint le plus sûr conseiller et a Jeannin, mais à la condition i d'en même l’ami intime, Il/Icduanii intimus, traiter, pour ne plus quitter sa personne. suivant de Thou. u M. de Guise tué, dit Entré au conseil, il y fut à peu près sur Tallemant desBéaux, M.de Mayenne, gou- le même pied que Villeroy et Sully. Ses ve_rneur de Bourgogne, prend les armes. principales négociations furent pour la Jeannin se donna à lui, et le servit très- paix de Savoie, en 1601, conjointement utilement en ses affaires. Du temps qu’il avec M. de Sillery ; puis, de 1601 à 1609, étoit à M. de Mayenne, il traita ce prince la reconnaissance des Etats de Hollande àAutun dans la maisonpaternelle, lui pré- par l’Espagne. Outre ces missions consi- senta son père avec son tablier de cor- dérables dont Henri IV chargea le prési- royeur, en lui disant : « Monsieur, voilà dent Jeannin, il le consultait sur tout, et ¤ le maître de la maison ; c'est lui qui vous sa confiance était telle qu’en une circons- « traite. » M. de Mayenne le reoutà bras ou- tance ou le secret du conseil ne fut pas — verts, et le fitmcttreauliautbout. Henri IV, garde, se plaignant de lindiscrétion com- maître de Paris, va à Laon ; Jeannin y mise, il dit en prenant le président par la étoit : on vint à parlementer, on ne put _main : «.le réponds pour le bonhomme, s’accorder. Le lioi lui cria que s’il entroit ¤ c’est à vous autres à vous examiner. u ll dans Laon, ille feroit pendre. Jeannin, l'avait recommandé spécialement à la de dessus le rempart, lui répondit : « Vous Beine, comme le ministre le plus sage et _ n’y entrerez que je ne sois mort ; et après le plus intègre, dans le cas ou sa mort i « je ne me soucie guère de ce que vous amènerait une régonce. Aussi Marie de «f’erez.» Médicis, devenue régente, fit du prési- C°était à lui que, pendant ce siege, dent son principal conseiller, et lui confia