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DE HENRI IV.

] l’oreille aux ouvertures et recherches laictes pour le suborner, et plus promis aux aucteurs dlicelles qu’il n’avoit moyen dlexecuter, slestant faict fort d’embarquer avec luy plusieurs personnes de_mon Royaume auxquelles non—seulement il n’en avoit encore parle, mais n’eust ose _ entreprendre de le faire. Il en usoit ainsy pourumagnilier et faire va- loir davantage sa personne et son credit, et ceux auxquels il debitoit telles vanitez et esperances les recevoient encore plus volontiers, tant ils estoient d’un extraordinaire desir de me 'nuire, que cela a este cause que l’on a dict et cru, quandla conspiration a este des- couverte, que grand nombre de personnes y trempoient et que la partie estoit puissante et perilleuse. Mais _j’ay depuis verifie le con— traire, ayant recogneu que ledessein du dict mareschal estoit par- tout si extravagant et deraisonnable qu’il n’avoit ose s’en descouvrir qu’à deux ou trois personnes despendantes du tout de luy, tellement qu’il y fust succombé facilement avec ceux qui le suscitoient, quand on l’eust laisse faire. Peut—estre m’eust-il donné un peu plus de peine, mais comme chacun enst recogneu son imprudence exceder encore sa malice, sa honte en eust este plus grande et sa chute plus lourde. Le duc de Savoye a este le premier instigateur 'et moteur de ceste partie, en laquelle il a appelle et eu pour second le comte de Fuen- . tes, qui y est entre volontiers, comme celuy qui symbolise en inquie- . tude et convoitise avec le ducde Savoye. Si le roy d'Espagne en a eu cognoissance, il est vraisemblable ; toutesiois je n’en ay preuve. ll veut que je croye qu’il l’a ignore, mesme le Pape en respond pour luy, et les deux autres recherchent encores tous moyens de s’en laver, principalement depuis le dernier traite de Lyon. .l’escoute le dire et les raisons des uns et des autres, et d’autant_que je dois comme Roy tres-chrestien preferer le bien public à toute vengeance, je me con- duis en ces allaires avec toute moderation et longanimite. Ce que je i ` fais d’autant plus volontiers encore, que je recognois, considerant l’estat present de mon Royaume et celuy de mes voisins, en devoir ainsy user pour mon utilité particuliere. Je vous escrirois les raisons par le menu, pour les communiquer aussy au roy mon dict liiere, si