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LETTRES MISSIVES
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Depuis la punition du duc de Biron, il s’est descouvert et verifie encore quelques complices de sa conspiration, lesquels _i’ay mieux aimé reduire à leur devoir par douceur et clemence, que par rigueur et justice : de quoy je me suis bien trouvé. Au reste je desire me conduire en mes altaires de telle sorte que mes voisins ayent de moy, s’il est possible, plus de besoin que moy d’eux. Surtout je de- sire me pouvoir passer de l'assistance de ce Seigneur, pour les raisons que vous m’avés escriptes par vostre lettre. Toutesfois, comme je sçay i quel pourra estre le besoin que ien auray cy—aprés, attendu la juste delliance que jlay de la volonté du roy d’Espagne, conservés et mena- ges avec discretion et industrie la volonté de ce Seigneur et ses mi— nistres autant pour la reputation que pour les ellects que j’en espere. Car que peut-on attendre de ce Seigneur, de son assistance, se gou- vernant et laissant gourmander comme il faict par ses subjects? Il a pris Alberegale et a laissé surprendre le bassa de la ville de Bude et celle de Pest. ll eust encore perdu la haute ville et le chasteau, si les con- . ducteurs de Parmée chrestienne eussent laict leur devoir. Mon nepveu le duc de Nevers, passant et visitant le pays, s’y est trouvé, accom- pagné seulement_de quatre hommes. Il a esté blessé .d’une arquebu- sade à l’assault donné à la ville haute le Xlle octobre, dont il est ja . guery. Il revenoit de Pologne pour voir le pays, n’estant allé exprès par delà'; mais son jeune aage’l'excuse d’avoir eu la curiosité de voir ce qui s'est passé au dict siege. J e prie Dieu, Mons' de Breves, qu’il vous = i ayt en sa saincte garde. Escript à Fontainebleau, le xxv° novembre ' 1602. i I . HENRY.,