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LETTRES MISSIVES
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ma part ;_ luy envoyant a ceste fin des lettres adressantes à mon dict cousin, au chapitre et au conseil de la ville de Strasbourg sur ce_sub— . _ ject. Je ne vous rafraischiray la niemoire des dictes raisons qui doivent militer en ce faict, car selon les advis que _i’ay receus de ce qui se passe paridelà et de la disposition enlaquelle vous aves trouvé les dicts correspondans, j’estime que vous les jugeres encore plus pre— gnantes que vous ne faisies à vostre partement d’aupres de moy. C’est ` pourquoy je m’asseure que ceste ouverture sera volontiers embrassee de vous et de tous les aultres, comme en verite il me semble qu’elle est tres utile ; mais je vous prie que je saicbe au plus tost comment elle sera receue, aflin que le dict duc de Lorraine et son iils, desquels _j’ay tire - ceste parole avec peine, n’ayent4occasion de se plaindre d'estre laissez longtemps incertains de la resolution des autres. . ` Vous sçaures encore, mon Cousin, devant que je Hnisse la presente, que _j’ay descouvert et rompu un aultre traicté que aulcuns de mes subjects faisoient au nom —et adveu du prince de Cienville, au desceu du duc de Guise, son frere et de tous ses parens, avec les mesmes Espagnols, pour soulever mes subjects contre moy_, et faire la guerre en Champagne et Bourgogne ; car le dict prince a tout confesse : tellement que ces brouillons auront encore perdu fargent et la peine qu’i_ls ont employez en ceste occasion, ainsy qu’ils ontfaict aux precedentes ; et pourray adjouster ce reproche de leurmauvaise foy, quand bon me semblera, aux autres qu’ils m’en ont ja donnez. Qui sera tout ce que je vous en escriray pour le present, ayant envoye querir le duc de ` Mayenne et ses enfans, et mande au dict duc de Lorraine et aux siens _de envoyer icy quelqu’un de leur part, pour assister à la resolution que i je veux prendre sur ce faict, ’dont je vous feray part. Cependant vous _ Seaurés que toutes ces infidelitez _m’ont tellement attriste, que ma sante s’en est un peu ressentie ; de façon que _i’ay este conseille (fem- . ployer quelques jours a me purger, dont je me trouve à present fort allege, et espere estre bien tost remis du tout en ma premiere bonne . disposition. Quant a la Pioyne ma femme, à mon fils le Dauphin, et à la fille que Dieu m’a donnee-, `ils sont en pleine sante. Je souhaite