comme il a estenourry auprés de moy, et qu’il en a receu tous les
honneurs, dignitez et biens qulil possede, il a peu mieux cognoistre
mon naturel, du tout adonne à la clemence et à la rectitude. Cela_
_ seul est suffisant pour faire croire à tout le monde que sa conscience
a troublé son jugement, et de faire estimer veritable ce dont ilest
accusé, chose que personne ne pouvoit croire. De quoy je vousidiray
derecbef,.1non Cousin,, que je suis tres desplaisant, _et le seray en-
core plus-, s’il entreprend de troubler le repos de 'mon Royaume,
sous quelque pretexte que ce soit, pourles raisons que je vous ay
B escriptes par ma dicte premiere lettre. J e coantinueray de vous tenir
adverty de ce qui en succedera. A ',
Cependant je vous prie me faire sçavoir de_ vos nouvelles et en
quelle disposition vous aurés trouvé nos_amys et alliez de par delà,
sur les allaires dont nous avions conferé ensemble, que je vous ay
' prié leur representer, vous advisant avoir tant faict envers mon lrere le
duc de Lorraine et le cardinal son Els, qu’ils m’ont promis de sur-
, seoir toutes sortes de poursuictes et executions, tant de leur part que
du chapitre de Saverne, contre ladministrateur 'etle chapitre de Stras-‘
bourg, aflin de_n’aigrir et alterer davantage les alllaires et me donner
i loisir et moyen de les traicter par voie amiable, comme ils mons- _
trent et declarent y estre disposez, pourveu que le dict administra--
teur et chapitre, ensemble leurs alliez et correspondans, conviennent
de faire le semblable et tenir le mesme chemin, et comme j’estime,
' mon Cousin, estre le meilleur et plus seur que nous puissions suiv_re
pour le bien de tous ceux qui ont interest en ce- laict, pour les rai-
A sons discourues entre nous estans ensemble. Je vous `prie donc de dis-
poser mon cousin le marquis Jean George de Brandeboiugl et son `
' dict chapitre avec leurs dicts alliez et correspondans, d’embrasser la U
dicte suspension et surseance comme tres utile à tous. J’escris au
dict de Bongars qu’il luy face la mesme remonstrance et priere de
' 1 Ce margrave était Yadministrateur élu partie catholique du chapitre reconnaissait
par ceux des chanoines de Strasbourg qui pour évêque le cardinal Charles, fils du
_ suivaient le culte protestant, tandis que la duc de Lorraine.
LETTRES DE HENRI lV.• V QD
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DE HENRI IV.