Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/750

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. DE uE1v1u iv. . 725 doibt plus tost conforter et asseurer que elfaroucher uneame inno- cente. Si elle avoit esté faicte par commissaires, _ par precipitation ou i animosité, ou pour profiter de sa despouille et de ses biens, ce seroit _ autre chose. I i A Ceux qui ont accusé le dict de Bouillon ne furent jamais ses elnney mys ; aucontraire, ils faisoient auparavant profession <il’amitié avec luy. Ils ont dict ce qu’ils sçavoient volontairement et sans contraincte : ` aussy n’ont—ils oncques parlé de luy seulement ; Si e’a esté pour rache- ter et sauver leurs vies etleurs biens qu'ils ont ainsy accusé les autres, c’est chose que je`¤e'paiS juger que par la verification q_u.i’s’en fera. _ Tant y a que je les ay reeogneus veritables en ce qu’ils ont deposé I contre d'autres. Toutesfois, je ne crois pas encore qu’ils le soyent en ce qui touche le duc de Bouillon, principalement quanclje me repre- sente quel est son jugement, la profession qu’il a tousjours faicte, les i services que j’ay receus de luy et les graces et faveurs que jeluy ay desparties en tout temps. Mais comment en puis-je estre bien esclaircy et asseuré à sa descharge et à mon contentement, fuyant ma presence et ma justice et se defliant de ma bonté et bienveillance, comme il faictil Vous ëtvés veu les lettres quil 1n’a escriptes et à son secretaire', ' . A les raisons qui luy ont faict prendre le chemin de Castres, ou ayant sceu qu’il estoit arrivé le v" de ce mois et qu’il s’efforcoi_t dlengager les eglises dela- religion dont il faict profession en la çletfense de sa_ cause, sous pretexte de fobservation de mon edict de pacification en ce qui concerne la distribution de la justice, j’ay voulu haster mon retour en ceste ville pour adviser avec ceux de mon conseil et les pre- sidens du Parlement quel esgard. je debvois avoir aux raisons et ins- tances du -dict_ s' de Bouillon, et resoudre avec eux ce que je devois faire en ceste occasion. Tous ont recognu et m’ont declaré unanime— ment que la dicte chambre de Castres estoit incapable du tout de cognoistre de ce faict, pour la qualité d’iceluy et pour celle du dict duc ; que par mon edict la jurisdiction et cognoissance de tels crimes qui concernent ma personne et mon Royaume n’estoit reglée ; que naturellement et par les lois du Royaume elle appartient au parle—i