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DE HENRI IV.


fenses a toutes les villes de recevoir _et logerle dict duc de Bouillon 'et a tous mes subjects de le favoriser et_ assister, sur les mesmes peines, et asseure ceux de la dicte- religion pretendue reformée de ma volonté à fobservation entiere _de monedict de pacification. Je ne sçay quel effect sortira de ceste expedition, mais je suis bien resolu, si le duc de Bouillon ne se met en devoir de me contenter, de faire ce que je doibs pour conserver mon auctorité. En quoy je ne puis croire que la Royne, ma dicte bonne sœur, se monstre moins alfectionnée à mon contentement, que iav esté__en son endroiten cas. semblable, et veux qu’elle saichei que si elle adjouste plus de foy aux impostures — et calomnies de ceux qui, pour favoriser le dict duc, desguisent la verité de son accusation ou fimpugnent à la volée par malice ou par. i ignorance, que à ce qui lui en sera dict de ma part, _i’en serayi tres marry : car _elle ne me rendra la pareille, et fera autre jugement de moy que ne merite la preuve qu’elle a faicte de mon integrité et bonne ` foy,.comme vous luy ferés entendre, _l’asseurant neantnioinsiouoy qui arrive, que je me conduiray en- ce faict avec toute l'equite, mo- deration et prudence qu’il me sera possible, en conservant ma dignité _ et mon auctorité, comme jjyisuis tenu et veux faire, au peril de - ma vie. i ' I ., i " Quant au faict du `prince de Ginville, si tost que le_duc du Maine sera arrivé, je le termineray avec tant de douceur et de clemence, que cela accroistra la honte de ceux qui, pour la punition qui a esté faicte au duc de Biron, ont voulu faire accroire, pour couvrir ondes- guiser leurs faultes, que j’ay changé de naturel et que je suis devenu fort severe et rigoureux. Mais il est bien certain que toutes ces brouil- ' leries m’0stent lemoyen de penser et pourveoir aux affaires de dehors et me prevaloir des occasions qui se presentent, comme _i’avois deli- beré ; et si je m’aperçois que la Royne et les siens supportent le dict duc de Bouillon, comme ils ontcommencé, _i’auray encore moins occasion de m’y eschauiferf Car l’on me fera croire que l’on veut proteger en mon Royaume une faction contre mon auctorité ; la tole- rance de laquelle me seroit plus pernicieuse et dommageable à mon`