Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/103

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DE HENBI IV. 91 Depuis que les Espagnols ont pris par surprise certains forts que gardoicnt les assiegez d’Ostende hors la ville, ils ont peu advancé leurs _ approcl1es,, ayant les dicts assiegez esté rafraichis par la porte de la mer, qui leur est tousjours ouverte, dlhommes, de canons et de toutes aultres munitions et provisions necessaires pour leur dcffense et con- servation ; tellement que je n’ay pas opinion que la dicte ville sera prise si tost que ont publié les dicts Espagnols aprés la surprise des dicts forts. Touteslois il sera dillicile qu’elle resiste a la longue, les dicts Espagnols s’y opiniastrans, et les assiegez n’estant secourus plus puissamment qu’ils ont esté jusques à present. Tay sceu que le comte Isolano, qui fut pris par les Turcs dans la ville d'Albe-Bcgale ou il commandoit, a escript à Yempereur de Cons- tantinople pour Ia paix avec le dict Turc, luy donnant advis qu’il la peut faire à present, à conditions advantageuses et agreables pour la p i Chrestienté et pour luy, slil veut y entendre ; mais je ne sçay si le dict empereur y sera disposé, comme mon ambassadeur residant mainte- nant me mande que le dict Turc et ses ministres s’y monstrent de leur part. Je vous prie me mander ce que vous en apprendrés, comme ce qui aura esté arresté en la diette, et les aultres choses que vous jugerés estre à propos que je saiche. Je vous prie aussy me faire sçavoir la response que le duc Charles _ de Suede aura Iaicte au conseil que vous mlavés escript luy avoir I donné par son chancelier, sur la lettre que je vous ay adressée pour luy faire tenir, ayant entendu que les Polonnois doivent faire ceste année un grand ell’ort contre luy. Au reste, vous sçaurés que j’ay esté conseillé par mes medecins, , pour asseurer ma santé, de faire en ce lieu, a mon retour de'Metz, une petite diette de laquelle je me suis bien trouvé, sinon sur la lin, que _i’ay esté assailly d’une espece de colicque nelreticque, qui a esté si douloureuse et accompagnée d’accidens si facheux, qu’elle m’a donné la fiebvre la veille de la Pentecoste ; mais comme les dictes douleurs furent tost passées, la dicte fiebvre m’a aussy quitté incontinent, de façon que je me porte à present tres bien, graces à Dieu, et tres desi-