Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/124

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LETTRES MISSIVES
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j’ay pareillement faict escrire à mon dict 'nepveu le cardinal de Lor- _ raine et au dict administrateur de Strasbourg, vous priant tenir la ` main que les choses s’accommodent, comme vous aves faict jusques à present, et m’advertir si la commission expediée par l’Empereur pour la decision du possessoire va avant, et quel elïect vous estimés qu'elle produise. Le duc de Bouillon refuse me venir trouver pom` se justifier, ` craignant, dit-il, mon couroux, et toutesfois il ne veut avoir recours à 1na bonté et clemence, disant qu’il seroit deshonoré s’il demandoit pardon de crimes si atroces que sont ceux dont il est chargé. Il a tort d’avoir si mauvaise opinion de ma justice et equanimité, mesmes luy ayant promis toute faveur et assistance par toutes mes lettres,. en Yesclaircissement et justification de son innocence. Je suis tres marry qu’il soit entré en ces ombrages, mais je n’en suis cause, et sçay bien que je ne donneray jamais occasion à luy ny à aulcun aultre de se I douloir et plaindre de ma justice, non plus que j’ay faictjusques à pre- - sent ; mon couroux 11`ayant encore faict mal a personne, mesmes a ceux qui l'avoient plus justement excité. Quant à me demander pardon _ de ses faultes, c’est chose _de laquelle ne sera pressé par moy, cela dcspend de sa volonté ; mais je ne recognois d’aultre moyen par lequel u je me puisse contenter que de celuy de ma justice ou de 1na cle- mence, comme j’ay tousjours escript et dict. Je n’ay point encores de nouvelles de la negociation du marquis de Rosny avec mon frere le roy d’Angleterre, ny de celle du comte d’Aremberg que les arcliiducs ont envoyé vers luy ; mais on idiot qu’il - a accueilly assez froidement les depputez-des provinces unies des Pays-Bas, comme s'il niestoit content d’eux ny de la justice de leurs armes. Pour cela, ceux-cy ne perdent point le courage, ils munissent et deliendent Ostende aussy diligemment que jamais, y faisant souvent entrer des forces pour rafraiscliir et renouveller les precedentes, telle- ment que l’on a opinion que ceste année se passera sans que les ar- chiducs viennent à bout de ce siege. La guerre de Geneve va aussy tres froidement par faulte de forces