Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/128

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LETTRES MISSIVES


d’avoir couleur de sejourner davantage au dict Nice, pour avoir le . temps d’executer certaine entreprise que l'on veut que je croye qu’il a dressée et preparée en Provence. Mais d’autres me mandent que ç°a esté par commandement exprés du dict roy d’Espagne, qulil slest ainsyrbasté de s’acheminer au dict pays sans attendre fembarquement des princes de Savoye, pour s’en servir en la dicte armée de mer qu’il prepare et la renforcer des diotes galeres. Or nous verrons bien tost ou les affaires tomberont du costé du dict roy d'Espagne, lequel tient en echec tous ses voisins par le moyen des clicts armemens, dont nous n’aurons occasion de nous plaindre si les succés de cette année sont semblables à ceux des precedentes. Quant à la negociation, susdicte que faiot par delà le s" d’Antragues, _i’estime qulelle est plus accompagnée de vanité que dlautre fonde- ment ; et toutefois _j’ay entendu que le dict s' d’Antragues se sert en cela d’un nommé de Pany, qui hante quelquefois au logis du s' de Beaumont, et que sa principale entente et correspondance est avec le ' duc de Lenos et son frere : ce qui vous sera facile, à mon advi s, d’appro— fondir. Mais si le roy d’Àngleterre slamuse aux discours du dict s' d’An- tragues, il trouvera grandement à dire entreses faicts et ses promesses. Je sejourneray encore icy huit ou dix jours, pour continuer à prendre des eaux de Pougues, dont _i’ay commencé à user seulement aujourcfhuy ; puis, selon les advis que _j’auray de vous, je resoudray ce que e deviendray et feray. J’ay commandé vous estre envoyé le double d'une lettre que Hebert, qui servoit de secretaire au feu duc de Biron, a escripte à son frere, qui est tliresorier de France en Languedoc, de- puis avoir vu le comte de F uentés à Milan et conferé avec luy ; pa1 la- quelle vous cognoistrés la continuation de sa méchanceté, et la dureté et obstination d’un tres malin esprit, du tout indigne de lagrace qui luy a esté faicte. Sa lettre est datée de Florence, où je sçay bien qu'il n’a pas esté, et qu'il estoit lors à Milan ; tellement qu’il est à présumer ' qu’il l’a faite et composée par l’adveu et sceu du connestable de Fuentés, lequel fa envoyé depuis en Espagne, où je sçay qu’il est le bien venu et caressé des ministres de ce roy : qui est un signe de sa