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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/151

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DE HENRI IV. 139 recogneue et prouvée en sa personnepropre, en plusieurs rencontres qui se sont presentées, dont il ne peut à present se montrer oublieux et mescognoissant, qu’il ne me donne occasion de le tenir pour tres ingrat des graces qu’il a souvent receues. i Or, comme il ne peut persister en ces propos sans m’offenser et ` adjouster ce nouveau crime à ceulx dont il est delferé, il ne peut estre aussy favorisé en cela de mes amys, qu’ils ne me donnent occasion de me plaindre qu’ils embrassent la deffense d’une cause à l’encontre de la profession qu’ils font de 111`aimer, comme de l’affection que je leur porte, et dont Yexemple est tres prejudiciable à tous princes souverains ; chose que mon tres cher frere le roy d’Angleterre, comme prince tres juste et prudent, a bien recogneue, luy estant parlé de la proce- dure du dict duc de Bouillon, lequel a osé publier que la feue royne d’Angleterre, ma bonne sœur, avoit entrepris-la deffense de sa cause envers moy ; et toutesfois il est certain que son ambassadeur ne m’en parla jamais que comme d’une chose qui ne luy estoit affectionnée qu’autant que je l’avois agreable, ainsy que j'en avois usé à son en- droict, luy recommandant le feu comte d’Essex. Mais ce sont inven- tions dontsaident ordinairement ceux qui ne se contient en leur innocence. i Mon Cousin, j’adjousteray encores à la presente, que j’ay entiere occasion de me louer et contenter des asseurances que mon dict frere le roy d'Angleterre m’a données par mon cousin le marquis de Rosny, par lequel je l’ay envoyé visiter, de la continuation et connrmation de nostre ancienne et fraternelle amitié : tellement que jespere que nos royaumes et pays et tous nos amys et alliez en recevront beau- coup de bien et contentement, dont je me promets que vous serés tres aise, comme celuy qui y aura bonne .part, et qui affectionne le public, et en particulier la prosperité de mes affaires. Je vous tiendray adverty de ce qui en succedera, comme je le desire estre par vous de vostre bonne disposition et de celle de ma cousine vostre femme, et de toutes aultres choses que vous jugerés dignes d’estre sceues, vous asseurant de ma bonne santé et de celle de la Royne ma femme, de is.