Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/181

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DE HENRI IV. 169 ` partout que son maistre n’estoit non plus François qu’Espagnol ; qu’il `a desclare à fambassadeur des Estats qu’il les tient pour rebelles, s’est vante qu’il avoit en charge me demander un million d’or, qu’il dict que ” je doibs au dict roy d’Angleterre, que vous aves faict par mon com- mandement de mauvais offres contre luy, incontinent apres le deceds de la feue royne d’Angleterre, dont il est fort pique, encore qu’il feist semblant de l’avoir oublie. Mais ce que j’ay trouve plus estrange est qu’il a dict à plusieurs que le marquis de Rosny avoit faict tous ses ef- forts pour porter le dict roy à la guerre contre l’Espagnol, offrant luy entretenir six mille hommes de pied et deux mille chevaux, qui est une indiscretion et malice indigne d’un serviteur et ministre d’un prince qui faict telle profession d’amitie et de bonne intelligence avec moy que faict le dict roy d’Angleterre, et auquel il nimporte moins quià moy que chacun croye et scache estre telle que nous la profes- sons, mesmement devant que dlestre d’accord avec le dict roy d’Es- pagne. Toutesfois je n’estime pas que vous devies en faire plaincte de ma part au dict roy, car telles choses méritent d’estre plus mespri— sées que relevées ; et d’autant plus que la demonstration que je ferois dlen estre indigne, 11`effaceroit ny l’opinion ny les effects de tels pro- pos, et donneroit peut-estre subject d’en discourir diversement. Mais vous pouves de vous-mesmes representer au dict roy les beaux comptes du dict Standen, comme s’ils vous avoient este escripts d’I- talie ; surtout il s’est fort estudie de faire croire que les archiducs ny aucuns de leurs serviteurs n’ont en intelligence avec les pri- sonniers accusez davoir conspiré contre le dict roy, ainsy qu’il faict croire de descharger de blasme et d’imprudence la resolution que le _ conseil d’Angleterre a pris de faire la paix avec eux à quelque prix que ce soit. . J’ay commande aussy vous estre envoye un extrait de la derniere lettre que m’a escripte mon ambassadeur à Rome, faisant mention des propos qu’il avoit eus avec le Pape concernant le dict roy d’An gleterre, aflin que vous scachiés les bons offices que je continue à faire au dict roy envers luy, et la moderation et droicte intention que y I.i ; r1 iu :s DE insmu Iv.-v1. 22