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LETTRES MISSIVES


ils en vont par delà, mais principalement encore comment se porte mon dict frere, auquel je souhaite toujours autant de contentement et félicité qu’à moy-mesmes. C'est pourquoy je suis marry quand je sçay qulil s’adonne tant au plaisir de la chasse, qu’il en oublie ses affaires ; car il est à craindre que ceulx auxquels il s’y confie et remet du tout, preferent leurs passions et interets particuliers au bien et advantage de la cause commune . et que sur cela il tombe en mespris envers les siens et face quelque faute, par simplicité ou autrement, prejudiciable pour luy et pour ses voisins, sur farrivée par delà de fainbassadeur d’Espagne, ainsy que vous remarqués tres sagement par vostre dicte lettre. Orjlespereiscavoir par vos premieres comment aura esté receu le dict ambassadeur, quelle aura esté sa proposition et ce q11i en sera succedé, approuvant que vous vous soyés abstenu de faire parler au s' Foy, par le s’ de Vitry, de la signature de nos articles comme de la levée des troupes par luy promises aux Estats, et des vaisseaux conduicts à Grave- lines et à Calais, par les raisons portées par vostre dicte lettre, me con- d liant tant de vostre jugement, affection et fidelité, que je vous permets de vous conduire en Yexeeution de mes’commandemens ainsy que vous adviserés estre pour le mieux. Et puisqu'il vous a asseuré qu’il ne traic- tera rien avec le dict ambassadeur sans mon advis et mon sceu, nous verrons comment il en usera, estimant qu’il est meilleur de luy laisser la liberté entiere de le faire, que de l'en solliciter davantage ; car s'il u er 'a r avec e roy spagne e es arc ii ucs con i- e ttomb d ccod l d’E tl l d à d tions qui le contentent, il n’attendra mon advys pour s’en resoudre, et quand j'entreprendrois de l’en divertir, il y auroit peu d’esgard. Si au contraire il ne- eut obtenir d’eux ce ulil desire, il est meilleur u’il fl rompe avec eux sans moy que par mon conseil ; et neantmoins je ne manqueray, non plus en ceste occasion qu’en toute autre, au devoir de llamitié que je luy ay promise ; car je luy diray et conseilleray tousjours franchement et sincerement ce que j’esti1ne luy estre honorable et utile. Ce chevalier Anthoni Standen, que je vous ay escript avoir passé par icy il y a quelque temps pour aller en Lorraine et en Italie, a publié