DE HENRI IV. 175 [1603.- 15 NOVEMBBEQ] Cop. — B. N. Fonds Brienne, Ms. 39, fol. 310 verso. ' [A M. DE BEAUMONT.] Mons' de Beaumont, Le connestable de Castille ne doit arriver que demain à Bayonne ; sa suite est grande et pesante, estant portée sur mules de louage, tellement que ce sera tout ce qu’il pourra faire d’ar- river à Paris le xv° du mois prochain, où il s’arrestera quelques jotus, s’il est vray, comme il m’a esté escript, qu’il ayt charge de negotier avec moy. De là il faudra qu’il passe vers les archiducs, pour leur faire en- tendre les volontez de son roy et informer des leurs, tant sur ce qu'il leur proposera que sur la negociation d’Angleterre, ou pour ceste occa- sion il sera difficile qu’il comparoisse, s’il veut y aller, en personne, plus tost qu'à la fin du mois de janvier, Mais il suffit premierement qu’il ayt publié sa venue, qu’il soit depuis party, et que le monde soit remply de fesperance de sa negociation et des signalez, et glorieux effects qu'elle doibt esclorre. L’on continue à dire qu’ils renvoyent les archiducs en Espagne, où ils seront faits roys de Valence, qu’il fera un roy des Romains, et qu’il concluera la paix d’Angleterre, en laquelle il s’attend que les Estats n’oseront faillir d’entrer. Il doibt aussy me donner toute sorte de satisfaction de famitié de son maistre, et en somme faire changer de face aux affaires de toute la Clirestienté. J’ay appris par une lettre du XXVII': du mois passé, que [ay receue le x° du _ present, avec quelle impatience 'le roy d’Angleterre reçoit les lon- . gueurs et artifices des autres, mais estant dedans leurs lilets engagé comme il est, il faudra bien qu’il en avale et endure d’autres,'co1nme vous lui avés predict, et qui pis est, je prevois que la necessite de ses affaires, qui croistra, et son gouvernement fortifié de finclination de ceux qui le conseillent, le reduira à la fin à recevoir des dicts Espa- gnols telles conditions qu’ils voudront, jusques à abandonner, pourles contenter, ses anciens et plus asseurez amys, soubs pretexte de con— - tracter avec luy une alliance parfaicte et utile.
