Le nonce qui esticy a entrepris de luy escrire et traiter avec luy les
_ affaires des catholiques, à leur instance et priere, PollI‘ monstrer la co-
gnoissance de ceste practique et en faire avoir le gré et la gloire auxdicts
Espagnols, lesquels publient ja partout que le dict roy leur a promis de
mieux traicter les dicts catholiques, et qu’ils ont commencé par ce point
leur negociation avec luy, comme ceux qui preferent la propagation de
la religion à toute autre consideration. Car le Pape avoit asseuré mon
ambassadeur vouloir s’y conduire entierement par mon conseil et seule
entremise ; et neantmoins le dict nonce mla-celé la lettre qu’il a escripte au
dict roy d’Angleterre et la proposition que vous me mandés qu’il luy a .
faicte. J e desire fort estre informé au vray de la teneur de la dicte lettre
et de la dicte proposition, estimant que le dict nonce, qui s’entend avec
les dicts Espagnols, s’elforcera de faire rencontrer la resolution du dict
. roy d’Angleterre en faveur des dicts catholiques avec celle de la paix
qu’ils poursuivent, pour pouvoir s’en dire aucteurs, et en ce faisant,
acquerir la bienveillance des dicts catholiques et s'accrediter tousjours
davantage à Rome : ce que vous ferés entendre au dict roy, aflin qu’il y
prenne garde et y remedie comme il convient pour la seurcté de son
Estat, car il estcertain que les dicts Espagnols buttent non seulement à
faire la paix avec luy et mesme le separer d’avec moy et les Estats,
mais aussy de dresser et bastir une telle practique pour tous ces "
prestres, par le moyen des dicts catholiques et de leur argent, qu’il
ne soit puis aprés au pouvoir du dict roy d’Angleterre de leur mal
faire et renoncer à leur alliance, quelque incommodité et prejudice
qu’il en reçoive. Et comme ils ont, pour ce faire, plus de confiance et
creance aux catholiques et Jesuistes, qui sont repandus en grand nombre
au dict pays, pour estre quasy tous sortis des seminaires qu’ils ont
establis et entretenus curieusement en Espagne et en Flandres exprès
depuis xxx ou XL ans, ils se garderont bien, quelques offres qu’ils
facent faire par le dict nonce au dict roy, de retirer ceux-là des dicts
pays ; au contraire, ils mettront peine d’en accroistre le nombre secre- I
tement, faisant semblant de faire le contraire, mais qu’ils feront
tomber sur les prestres apparans_et seculiers qui ne sont à leur devo-
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