Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/19

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DE HENRI IV. 7 place. Cestuy-cy est aussyfn et brouillon que loutre, mais non siiauda- cieux. Je m’attends qu’ils voudront me faire valoir ce changement comme s'ils le faisaient pour la jalousie que fay monstre avoir du dict comte. Vous sçaurés ce qu’ils m’en feront dire, comme je desire que vous me la- ciés sçavoir ce qui s'en dira par delà. Le duc de Bouillon a enfin pris le chemin du Dauphiné, pour se retirer en Allemagne et Sedan, aprés avoir tiré de la chambre de Castres l’acte et arrest : duquel j'ay commandé vous estre envoyé un double, par lequel vous verres les raisons sur lesquelles il fonde le recours qu’il a eu à la dicte chambre. Mais deux choses l’ont hasté de partir : l’une, qU’il a trouvé tous mes sujets faisant profession de la _ religion pretendue reformée fort alienez des conseils qu’il a pris de desobeir à mes commandemens et edicts, et l’autre pour xfattendre le s' de Caumartin, qu’iI a sceu que je voulois envoyer vers luy, pour de- rechef luy commander de me venir trouver, aflin d’eviter ceste contu mace. Tadviseray maintenant ce que j’auray à faire pour avérer ce dont il est accusé, ailin que chascun en soit esclaircy et que l’on ne puisse ‘calomnier la poursuicte qui en a esté faite. _ J’ay Faict dire à la duchesse de Nemours qu’elle me fera plaisir de s’accommoder avec le cardinal Aldobrandin, pour ce qu’il pretend qu’elle luy doibt ; mais ce seroit chose extraordinaire et nouvelle, que _ je me chargeasse de Pacquitter, estant dette particuliere, de laquelle aussy il luy sera tousjours laict raison et justice ; vous asseurant que je desire tant conserver la bonne volonté du dict cardinal, que tout ce que je pourray faire pour son contentement sera tousjours em- . brasse de moy tres volontiers. Je prie Dieu qu’il vous ayt, Mons' de Fresnes, en sa saincte garde. Escript à Paris, le vj° jour de janvier 1603. I _ ' ‘ HENRY. _ ne zmurvitte.