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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/204

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LETTRES MISSIVES


pendra du succésdu traicté principal qu’ils doivent laire ; pour lequel faire reussir au gré et contentement des Espagnols je sçay qulils ont deliberé n’espargner or ny argentny autre cbose qui soit en leur pou-` l voir ; de q-uoy vous devés preadvertirjles Escossois nos amys, allin qu’ils prennent garde que leur maistre ne s’y laisse surprendre. Nous avons à craindre en cela l’esprit de la royne et celuy dus' Cecil plus que tous autres, ` et semble qu’il seroit à propos de dresser et Former de _' bonne heure une partie composée des dicts Escossois, pour opposer et faire teste aux aultres., i Dauval vous portera de quoy faire des presens à ces seigneurs que vous m’avés recommandez, oultre ceux que la royne ma femmeen-T voye à la royne d’Angleterre. Vous les mesnagerés et ferés valoir le mieux que vous pourrés. Je ne doubte pointque ceux d’Espagne ne les devancent en valeur, mais je les recompenseray aussy en vraye fidelité et cordialité d’aïnitié et bonne voisinance. Il a tant esté parlé des dicts presens, qu’il sera impossible qu’il soyent distribuez et _ acceptez sans qu’il soit sceu du dict roy. Pour ceste cause, je suis- d’advis que vous luy demandiés permission pour vous de les distribuer a ceux auxquels ilssadressent, et pour eulx de les recevoir, luy disant quej'ay voulu luy tesmoigner par ceste action l’estime que je fais de son amitié, en desirant que ses serviteurs reçoivent quelque gage et marque de celle queje fais de l’aH’ection et loyauté avec laquelle ils le servent, et qu’ils saichent et se ressouviennent que leur maistre n’a point en ce monde un meilleur ny plus asseuré amy que moy, qui nlat- tend dleulx. autre recognoissance de ma volonté à les gratilier, sinon qu’ils continuent à iidelement conseiller et servir le dict roy, le I conforterà vivre avec moy en bonne union et intelligence, comme j’ay deliberé de luy en donner toute occasion par mes actions, et à_ s’opposer à ceulx qui, par mauvais desseings et rapports prejudiciables egalement au dict roy et à moy, voudroient le jetter en delliance de moy, et nous mettre en mauvais mesnage ; que tout ainsy que nostre ancienne amitié et celle que nagueres nous_ avons renouvellée, jurée et fortifiée de nos communs interests nous obligent d’aH’ectionner re-