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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/220

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. 208 I LETTRES MISSIVES sent d’autres qui empirent tousjours sa condition ; d’autant que cha- cun court au bris de ce navire pour y avoir part à l'envy l'un de l’autre. La mort du roy de Fez et la discorde qui est entre ses enfans favorisera encore le dict dessein d'Algier. Quant à moy, j’iray ceste année en Provence", pour donner ordre de plus prés a mes aflaires sur ces occurences, bien marry de n’estre aussy puissant par mer que par terre, pour tenir mon rang et faire tenir mon party ce qu’il merite. Je remedieray à ce defiault par les meilleurs et plus prompts moyens dont je poturay chevir et disposer. Je ne scay quel sera le conseil que prendront les Venitiens sur ces occurences et occasions. Comme je ne pense pas qu’ils slesmancipent ‘ et debandent legerement contre cest empire, _j’estime bien aussy qu’ils _ s’armeront et mettront en estat, pour profiter de sa cheute ne plus ne moins que les autres. Et sy, la prevoient et jugent inevitable. En tout cas, rendés à ce Seigneur les honneurs accoustumez, et asseurésëses ministres de la foy et constance de mon amitié et alliance autant que vous jugerés qu’il sera necessaire de faire ; et si pour le faire comme il convient, vous estes contrainct de faire quelque advance du vostre, vous en serés remboursé quand vous serez par deçà, ou vostre succes- seur vous donnera moyen de revenir ceste année,.puisq”\1’il sera prest à partir à la En de ce mois ; et si par les premieres lettres que je rece- vray de vous, fapprends qu'il soit besoin d’advancer ou retarder davan- tage son voyage, _j’y donncray ordre. Il aura charge de saluer ce Sei- gneur et ses ministres des presens accoustumcz. Quoy estant, pourrés- vous peut—estre, sous pretexte de l’attendre, vous dispenser d’en faire d’autres. Toutesfois usés-en ainsy que vous jugerés estre pour le meil- leur. Je vous envoye par prevention une lettre pour ce Seigneur, accompagnée de trois autres, l’une pour le bassa d’Egy pte, l’autre pour ce Cassou Bassa qui a favorisé la recognoissance de ce nouveau Sei- gneur, et la derniere pour le general de la mer, aflin de vous en servir en ceste occasion ainsy que vous cognoistrés estre à faire ; desirant que " Ce projet n’eut pas de suite.