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LETTRES MISSIVES

. l60l1. — g mns. — Il"'°. _- ' Orlg. — B. N. Fonds Brienne, Ms. (10, fol. l16 verso ; — et Béthune, Ms. 899ll, fol ; 153. [A M. DE BEAUMONT.] ' Mons" de Beaumont, Je vous envoye par Cambray les bagues que vous m'avés demandées par la depesche que vous m’avés faicte par du Bois, que je 11"ay voulu rendre porteur d’icelles. Vous les delivre- rés à ceux auxquels nous les avons destinées, et ferés encore plus val- loir ma bonne volonté que le prix -d’icelles.’J’ay receu votre lettre du xxx': du mois passé le v° du present, par Platteville, qui m’a rendu bon compte des commandemens que luy a faicts le roy d’Angleterre, quand il a pris congé de luy. J’ay toute occasion de me contenter de la franchise et sincerité dont procede le dict Royen tout ce qui concerneinostre amitié et bonne intelligence. Je reçoy et prise aussy comme je dois les ordinaires et particuliers tesmoignages que vous m’en donnés par toutes vos lettres, m’estant facile, oultre cela, d'ad- jouster foy et creance aux advis que vous m'en donnés et au jugement — que vous en faictes, mesurant la bonne foy et droicte intention du dit Boy à la mienne. Je vous asseure aussy queje ne m’en defne aucune- ment ; mais, comme je ne puis pas aussy m’asseurer de celle des An- _ glois, je crains qu’il se laisse aller à leurs conseils, et qu’il prenne à la fin des resolutions contraires à ses propres volontez. C’est pourquoy vous diotes sagement qu’il fault se tenirprés de luy et observer soigneu- sement ses actions. Je fais grand compte de la façon de laquelle vous m'escrivés qu’il se comporte à present envers Messieurs des Estats, car, tant qu’il leur continuera son assistance, je n’auray occasion d'en- trer en soupsçon de sa volonté : aussi est-ce la plus signalée et plus forte preuveque je puisse avoir à present de son inclination à nostre commun bien ; car je fais peu de cas du mescontentement et desgou- tement qu’il monstre avoir de l’ambassadeur d’Espagne et des Espa- gnols. Ce sera chose qui changera selon la satisfaction que ceux-cy luy donneront en traictant avec luy. Mais je continue encores à desirer que