Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/225

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DE HENRI IV. i 213 le dict roy differe d'envoyer vers moy pour_renouveller et confirmer nos traictez jusques à ce que nous voyions la fin de celuy d’Espagne. Par tant, vous ne solliciterés ny presserés, que je ne le vous mande. l J’approuve que vous continuies à conserver aussy soigneusement et courageusement que vous avés faict jusques à present le rang qui m’est deub. Faictes le toutesfois avec la moderation et discretion qu’il vous sera possible., Mais si vous verifiez que les ambassadeurs ayent esté cy-devant appellez aux ceremonies et entrées des villes, in- sistés en mon nom ouvertement, que vous soyés semond à celles de Londres ; car ce seroit faire bresche à la preseance qui m’appartient, si en ce cas on obmettoit de vous y convier et vous y donner le lieu ` et rang qui m’est deub. Mais aussy si vous verifiés que ce ne soit chose accoustumee, contentes-vous de faire soubs main et comme de vous- mesme tout ce que vous pourrés pour gaigner cest advantage, sans y employer mon nom ny vous y opiniastrer, si vous ne cognoissés en pouvoir venir à bout : et que je saiche ce que vous en ferés. Ijambassadeur du dict Roy m’a remercié de sa part et de celle de la Royne sa femme, comme au nom de leurs serviteurs, des presens que je leur ay envoyez, lesquels je seray bien aise produire les effects que vous esperés, et ne ferés peu pour mo11 service de maintenir Cecil en la dis- position en laquelle il monstre estre de present d’affectionner plus que jamais nostre union et bonne intelligence, car il peut plus servir que personne. Je recognois qu’ils ne veulent demeurer seuls chargez de la guerre d’Espagne, de quoy, s’ils vous parlent, vousipourrés leur dire qulil y a esté pourveu par mes articlestraictez avec le marquis de Rosny, suivant lesquels je fais estat aussy que nousdevons continuer à donner aux dicts Estats ceste année le mesme secours dlbommes et d’argent et en la mesme forme que nous avons faict en la derniere, pour n’estre encores leur traicté avec Espagne non—seulement termi- né, mais estre quasy aussy incertain. Je trouve bon que vous vous eclaircissiés d’h eure à la meilleure forme qu’il leur sera possible, pour leur faire consentir que cela soit ; et, en cas de refus, que i’en sois adverty à temps pour ne m’engaiger a promettre aux dicts Estats de