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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/226

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2l!1 I LETTBESJVIISSIVES payer pour eulx, ce que _j’ay faict Èl’année derniere. C’est chose qui se peut faire si secretement, si le dict roy mon frere le treuve bon, qu'elle ne portera prejudice à leur negociation espagnole ; car elle ne sera descouverte ny sceue des dicts Espagnols, combien que je croye, quand ils en auroient cognoissance, que cela les hasteroit plustost de traicter qu'il ne les en divertiroit ; car ce sont gens qui ne font le bien que par necessité et contraincte, comme fesprouvera mon diet frere avec le temps. Taurois à plaisir que le Roy mo11 dict frere suivist le conseil que vous luy aves donné dlescrire en son nom contre les articles du sy- node de Gap, ainsy qu’il vous a proposé ; mais j’ay opinion, comme vous, que ses conseillers l’en divertiront. Partant vous debvés vous ' contenter de ce que vous luy en aves remonstré, aflin qu’il n’estime pas de la que je veuille les picquer contre les autres. Ce m'est assez qulils rejectent les recherches des factieux de mon Royaume, lorsqulils delfendent à leur ambassadeur de les frequenter et favoriser, car ce sont gens qui n’ont religion qu’au lever, et qui sont plus curieux d’assouvir leurs passions que de procurer la reformation de l’eglise. J’ay commandé que la provision de la compagnie de gens d’armes escossoise soit expediée au nom du second lils du dict roy,' Charles, duc d’Albanie‘, ainsy qu’il vous a dict. Elle vous sera envoyée par ma premiere depesche pour en disposer ainsy qu’il luy plaira. Par mesme moyen, je vous escriray comme il me semble qu’ilen faudra user ; je suis content aussy que le duc de Lenox soit lieutenant du dict duc, et le sieur Douyns sous-lieutenant, ainsy que vous a proposé le dict roy, asseure que fun et l'autre s’en acquitteront dignement. Au reste, j’ay bien pris vos raisons, representees par vostre dicte lettre, sur mon esloignement ; mais fespere le mesurer si à propos quand je mly re- soudray, que mes affaires n’en patiront aucunement. Quand le dict a1nbassadeur d’Angleterre m’a remercié, au nom de la royne, du pourtraict que ma femme luy a envoyé, il m’a usé des

1 Ce fut l'inf’ortuné Charles l". ' .