Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/249

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DE HENRI IV. 237. des dernieres depesches qu’il a faictes, qui font mention de nostre or- donnance et de leur placart de trente pour cent, aflin que vous sçachiés les termes auxquels ils en sont par delà et le tort que font à ma repu- tation et à mon auctorité ceux qui violent mes delienses, et que vous _ advisiés avec ceux de mon conseil à y remedier. Sur quoyje vous diray qu’il me semhle estre necessaire de faire faire exacte perquisition et rigoureuse punition des aucteurs des dictes contraventions, la plus, grande partie desquels il nous mande sortir d’©lone et des environs ; et comme c’est vostre gouvernement, il faut que vous embrassiés ce ' faict, et envoyiés sur les lieux un homme de bien avecune commis- sion, pour faire la dicte recherche etlpunition le plus seurementque faire se pourra. Partant, choisissés-en un propre a me faire ce service, qui n’est de petite consequence ; car tant que ceste porte de desobeïs- sance demeurera ouverte à ceux qui voudront en user, nostre inter- diction du commerce ne fera que honte et dommage à nous mesmes. Vous verres encore, par une lettre que le s" de Barrault a escripte au s' de Villeroy, des propos qui se sont passez entre luy et Prada sur ce subject. Mon Cousin, je vous prie, reprimons ceste licence, de façon que Yexemple qui s’en ensuivra serve de terreur aux autres qui vou- droient imiter tel abus, et que je sçache ce que vous en ferés. Au reste, mon cousin le comte de S‘ Pol m’a remonstré estre con- trainct, pour appaiser la violence de ses creanciers, de vendre son comte . de S*Pol, en gros ou en detail. Sur cela, il m’a fait une ouverture avec i laquelle il peut, ce dit-il, donner quelque contentement à ses dicts creanciers, et par ce moyen avoir loisir de traicter avec moy de l’achapt ou eschange du dict comté, si je veux y entendre. Je luy ay fait os- crire qu’il vous voye et qu’il mene avec luy le s' de Caumartin, pour en conferer avec vous, d’autant que je desire que vous m’en mandiés vostre advis devant que d’en resouldre ; mais j’estime que je doibs em- pescher, s’il est possible, que mon dict cousin vende le dict comté aux estrangers, à cause des droicts et pretentions de souveraineté que jlay sur iceluy ; et, s’il faut qu’il soit vendu, comme m’a declaré le dict comte, qui ne s’en peut deH’endr’e si je ne le secours, je dois