Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/251

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DE HENRI IV. ° 239 servir que jamais, je vous prie de luy escrire une lettre d’honnesteté ‘ en forme de consolation et d’assetu ance de vostre amitié, car je scay qu’il la recevra avec joie. A Dieu, mon amy. De Fontainebleau, ce jeudy au soir. i . HENRY. de Neufville pour le maniement des Obligé de constater ces torts de Sully grandes affaires, supériorité que se plai- pour éclaircir plusieurs difficultés de cette saient à proclamer tous ceux qui avaient correspondance, nous tenonscompte de ce à souffrir de la dureté, de Yimpolitesse, qu’il ya de passionné dans la critique que des formes blessantes, de Yhumeur vindi- Marbaut, secrétaire de du Plessis-Mornay, cative de Rosny. Il est nécessaire d’entrer a faite des Economies royales, en reprochant dans ces détails au sujet d'un personnage continuellement à Rosnydavoir fabriqué si bizarrement prôné ; qu’on lui a prêté de fausses lettres du Roi. Toutefois il est souvent les qualités les plus opposées à impossible de ne pas reconnaître au moins son caractère. Pour donner une idée de des altérations dans un certain nombre la manière dont il exercait son ressenti- des lettres que nous ont conservées ces ment, nous nous contenterons de citer sa célèbres mémoires. Or, l’odieuse invrai- conduite envers lecardinal d`()ssat, d’a- semblance des insinuations de Sully contre près ce qu’il en dit lui-même. Quelque Villeroy autoriserait jusqu°à un certain chose lui ayant déplu dans une lettre as- point a soupçonner ici quelque altération. sez bardie de ce cardinal, ou il vit une Que Villeroy ait exprimé de la manière la V accusation contre lui, il cessa de lui payer plus vive son chagrin d’une trahison aussi ses appointements. Toutes les réclama~ capitale, commise par un homme à son tions de d'Ossat, toutes les recommanda- service, élevé dans sa maison, et qui avait tions qui s’y joignirent furent inutiles. Ce abusé à ce point de sa confiance, on le prélat ne toucha plus rien des caisses de comprend aisément, et des lettres de lui en l'État, auquel il avait rendu les services font foi ; mais admettre, comme Sully le les plus importants. Elevé à la pourpre donne à entendre aussi : clairement qu'il par son seulmérite, sans fortune, sans nais- peut, que Villeroy avait besoin pour lui- sance (ce que Sully avait le tort de lui même du pardon de Henri IV, et que ce reprocher), regardé comme l’oracle de la prince eut Yextravagancede conserver pour diplomatie, devenu vice-protecteur des premier ministre un homme àqui il aurait affaires de France en cour de Rome, il eu à pardonner un pareil crime, voilà fut réduit au revenu de son évêché de ce que peuvent à peine expliquer l’aveu— Bayeux, très-insuflisant à ce rang élevé. glement et la passion de la rivalité la plus au milieu de liopulence du Sacré Collèges haineuse. il resta dans cette gêne jusquà sa mort_