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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/253

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DE HENRI IV. 241 magne que fesperance de la paixnest encore du tout perdue, ayant renouvellé et continué la suspension d’armes sur la frontiere _iusqu’à present, et cliascun se preparant de part et d’autre assez mollement pour faire la guerre ceste année. Toutesfois vous sçavés que les armées se rechaulfent ordinairement. avec le soleil et la saison, tellement que si l’on a à faire quelque chose, ce ne sera qu’en automne. J’ay l’opi-Ã nion que le roy d’Espagne dilferera aussy l’entreprise sur Algier jus- qu`à fannée prochaine, d’autant que ceux qu’il avoit envoyez en Bar- barie vers le roy de Conque ont eu si mauvaise fortune qu’ils sont demeurez au pouvoir des Turcs, qui les ont tres mal traictez. Je loue foflice que vous avés faict à l'endroit du premier bassa sur l’arrivée par delà de l’interprete Olivier, quand bien il ne produiroit autre fruict que de les avoir asseurez de la continuation de mon amitié et avoir tiré d’eux une semblable capitulation en faveur de mes alliez et amys, qui fut celle qui fut accordée par sultan Soliman à finsistance du feu roy François mon ayeul, pour les princes de l’Empire, lors alliez de ma dicte Couronne ; car ceste faveur servira à leur tesmoigner de plus en plus du soin que _i’ay d’eulx, et à les lier plus estroictement avec moy. Mais je veux croire aussy qu’ayant faict comprendre les peuples des Estats d’Hollande et Zelande, vous aurés eutesgard que u l'expedition en ayt esté faite avec telle consideration qu’elle ne pourra, , venant en lumiere, m’estre imputée de ceux qui ne l’au.ront agreable, ainsy que vous m’avés escript par vostre lettre. Je vous sçay aussy bon gré de l'assistance que vous aves despartie à Pambassadeur de la repu- blique de Venise, pour obtenir la grace en restitution qui luy a esté accordée, ainsy qu’il est porté par la derniere de vos dictes lettres ; toutesfois la Seigneurie ny son ambassadeur ne m’en ont faict encore aucun remerciement. Quant au baron de Salignac, il est encore par i deçà; mais il sera bien tost expedié pour s’acl1eminer à Venise, d’où il se rendra aprés en Constantinople le plus tost qu’il pourra, et je luy commanderay de se haster, aflin qu’_il arrive par delà à temps pour vous donner moyen et loisir de retourner par deçà ceste année : ce que j'estime qulil vous sera facile de faire, principalement si ce Sei- LETTRES DE HENRI lV —VI. 3l _