[160li. — veus LA rm D’AVBIL.]
Imprimé. — (Economies royales, édit. orig. t. II, chap. A0.
[A M. DE ROSNY.]
Mon Cousin, Je pris hier medecine et ay esté saigne ce matin d’un
sang fort mauvais et chaud, et comme je voulois disner, mon bras
s’est rouvert de fascherie et de colere, pour des occasions que j’en
ay, et que je vous diray lorsque je vous verray ; de façon que mess" de
la Riviere] et du Laurens? ont resolu que je ne ferois point de diette
pour ce coup, et se contenteront de me faire prendre des bouillons
pour me rafraischir. Ce porteur vous va trouver avec les lettres qu’il
a de m' de la Force pour vous, sur lesquelles il vous entretiendra. Je
vous prie donc de l’escouter et luy donner moyen qu’il puisse parler
au s' de Taiac ; car outre qu’il s’est cy-devant employé pour ses
affaires, il luy porte des lettres de sa femme, qui le conjure de ne
rien taire de ce qu'il sçait importer à mon service. Testime qu'aussy
' Roch le Bailli surnommé la Rivière, on ne peut dire autre chose, sinon que le
dont il est plusieurs fois question dans proverbe Telle vie, telle fn est failly en luy,
cette correspondance, était premier méde- et que c'a esté le bon larron que Dieu a
cin de Henri IV, après avoir été médecin regardé pour luy faire misericorde. »
ordinaire de Henri III. Sa science et son ’ André du Laurens, l’un des princi-
érudition étaient en grande estime. Il est paux disciples du célèbre Duret, était alors
auteur d’un traité de la Peste et d'un ou- premier médecin de la Reine et médecin
vrage apologétique dela doctrine de Para- par quartierdu Roi. ll avait en même
celse, dontil suivait les principes.Ce livre, temps une chaire de professeur royal à
publié en 1578, in—8°, est intitulé Demo- la faculté de Montpellier. A la mort de
slerion sive CCC aphorismi continentes sum- M. de la Rivière, il l’emporta sur son
mam doctrinœ Paracelcisœ. M. de la Rivière confrère Joseph du Chesne, seigneur de
était de Falaise, et mourut à Paris le 5 no- la Violette, plus ancien que lui en charge,
vembre 1605. Le supplément au Journal et devint premier médecin du Roi. Ses —
de Lestoile constate ainsi sa mort : ¤ Le sa- ouvrages, et principalement son Traité
medy 5 novembre mourut en sa maison d'anatomie, lui valurent une grande ré-
des faux-bourgs Saint-Honoré, M. dela Ri- putation. Né à Arles, il mourut à Paris
viere, premier medecin du Roy, duquel le 16 août 1609.
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